Devise Algérie – « Depuis quelques jours, la police nous interdit d’exercer. Certains vendeurs ont même été interpellés »; affirme un cambiste au quotidien national El Watan qui a effectué une virée au Square Port Saïd à Alger. Actuellement, paraît-il, c’est la tolérance zéro sur place.
A vrai dire, et selon l’information rapportée aujourd’hui 22 avril par le journal francophone El Watan, les cambistes ont carrément déserté la place du Square Port Saïd dans la Capitale. Les agents de change clandestins de la principale surface parallèle d’achat et de vente des devises en Algérie; sont dans le collimateur des services de sécurité, précise la même source.
Les cambistes « ne s’affichent plus sur la voie publique, et surtout ne montrent plus de liasses d’argent de toutes monnaies pour attirer l’attention » des passants; poursuit le média en indiquant que force est de constater « l’absence des dizaines de jeunes vendeurs de devises »; et d’ajouter que les rares « cambistes encore en activité travaillent en cachette ».
Ce récent resserrement exercé sur ce type d’activité par les autorités publiques n’est pas inédit, car celles-ci ont tenté d’interdire cette activité à plusieurs reprises déjà, mais dès qu’il est question de relâchement « cette véritable Bourse informelle » redémarre à nouveau; fait remarquer l’organe de presse écrite.
Un économiste explique les récents développements du marché officiel
Ce dimanche 19 avril, et dans les cotations officielles de la Banque centrale d’Algérie, la monnaie nationale a perdu plus de 4 dinars face au dollar étasunien, le taux de change atteignant 127,02 dinars algériens pour un dollar, après qu’il était à 123 dinars. La monnaie unique européenne a également gagné en hauteur face au dinar, après que le prix d’un euro est passé de 135 à 137 dinars algériens.
Selon l’économiste Jamal Noureddine, avec qui s’est entretenu Al Araby Al Jadid; « la Banque centrale algérienne a profité des développements sanitaires résultant de l’épidémie du Coronavirus pour faire flotter la valeur du dinar, absorber l’inflation et freiner la facture des importations, que le président Abdelmadjid Tebboune; a ordonné de réduire de 10 milliards de dollars. »
« La décision de la BA, ajoute le spécialiste, n’est pas seulement due à la pandémie, mais également à la crainte de l’institution bancaire centrale relative à la détérioration continue des revenus pétroliers et donc de l’érosion rapide des réserves de change, qui s’élève à 62 milliards de dollars, et devrait tomber en dessous de 50 milliards de dollars. »
Le marché noir dans le rouge. Décryptage :
Pendant que le marché de change officiel est affecté par la récession qui frappe l’économie algérienne engendrée par la pandémie du Coronavirus, celui parallèle subit le sort contraire; en voyant le dinar gagné en valeur, mais pas en raison d’une quelconque élévation des indicateurs de l’économie nationale.
Effectivement, et malgré la dévaluation du dinar dans la sphère formelle de change régie par la Banque d’Algérie; le marché parallèle des devises connaît toujours un état de stagnation sans précédent, affirment les vendeurs clandestins de devises fortes (cambistes); en raison du manque de demande et d’une offre élevée entraînés d’après eux par le « spectre effrayant du Coronavirus ».
Donc, à l’inverse des cotations officielles; le dinar a augmenté par rapport aux devises étrangères sur le marché noir de la devise en Algérie, mais plutôt en raison de la baisse drastique de de la demande des importateurs et des citoyens.
Sur le fameux Square Port-Saïd à Alger; le prix de l’euro est en effet tombé de 190 dinars algériens il y a un mois, à 183 dinars. Quant au dollar, il est passé de 179 dinars en mars à 166 dinars hier; après avoir atteint 184 dinars début février.