Algérie – La future hausse du SNMG et la suppression de l’IRG sur les salaires égaux ou inférieurs à 30.000 DA ont laissé bon nombre d’algériens face à des questions sans réponses; et beaucoup se demandent quel serait l’impact réel de ces nouveaux dispositifs sur leur pouvoir d’achat.
Tout d’abord, il faut signaler que moins d’un mois nous sépare de l’entrée en vigueur de cette décision, car à compter du 1er juin 2020, le Salaire National Minimum Garanti (SNMG) s’élèvera à 20.000 DA au lieu de 18.000 DA; soit une hausse de 2.000 DA. De plus, et à partir de la même date, les petits revenus, de 30.000 DA et moins, seront exemptés de l’IRG (Impôt sur le revenu global).
Concernant le SNMG, il est utile de rappeler qu’en janvier 2010, il était passé de 12.000 à 15.000 DA, avant d’être revu une seconde fois à la hausse deux ans plus tard, atteignant les 18.000 DA; soit une hausse consécutive de 3.000 DA. Néanmoins, ce salaire a stagné à ce seuil depuis janvier 2012.
Ce n’est que 8 ans après, à savoir en juin prochain qu’il sera augmenté de 2.000 DA, soit une hausse inférieure à celles de 2010 et 2012. Ainsi, avec cette dernière décision, en 10 ans le SNMG aura donc augmenté de 8.000 DA,
Cependant, certains ont estimé que ces deux mesures, notamment la hausse du salaire minimum (SNMG) en Algérie de 2.000 dinars et l’exonération de l’IRG sur les salaires de moins de 30.000 dinars, ne sont pas suffisantes; car elles ne correspondent pas à l’inflation des prix qu’ont connue les produits alimentaires et autres, ces dernières années.
Pour sa part, l’économiste Abderrahmane Toumi a estimé que ces deux mesures ne sont pas forcément favorable au pouvoir d’achat. Selon lui, ce dernier dépend de divers facteurs complexes; dont l’impact de l’inflation, de l’économie parallèle et de la cherté de la vie. Ainsi, la politique salariale doit être révisée en profondeur afin de faire face à ce type d’éléments perturbateurs.
Quel impact sur le pouvoir d’achat de l’Algérien ?
Selon des témoignages recueillis par le quotidien algérien El Watan dans son édition de ce 06 mai, certains estiment qu’une augmentation de 2.000 DA sur le SNMG n’est pas suffisante mais plutôt dérisoire. Quant à ceux de moins de 30.000 DA, l’exonération de l’IRG leur serait plus ou moins intéressante.
Néanmoins, ils préfèrent rester prudents, en attendant de voir concrètement comment ces mesures vont être traduites sur le terrain; a souligné la même source. D’autre part, ceux qui ont des salaires supérieurs à 30.000 DA se demandent également s’ils seront impactés par cette même proportion ou non.
« Je ne sais pas si cette mesure d’exonération sur les moins de 30.000 DA aura des conséquences sur les autres tranches. Moi qui touche 35.000 DA, est-ce que mon salaire ne va pas augmenter avec la même proportion ? Sinon, celui qui touchait 30.000 DA va se retrouver avec un meilleur salaire que le mien qui ne bougerait que légèrement »; s’est interrogé un employé d’une société privée. Signalons d’ailleurs à ce propos, que les secteurs publics et privés sont tous deux concernés par cette mesure.
Par ailleurs, les modalités d’application de cette mesure relative à l’IRG n’ont pas encore été rendues publiques ni spécifiées dans le détail; sachant que le taux de l’IRG des salaires variant entre 10.000 et 30.000 DA est de 20%.
Selon l’expert cité plus haut, le taux du prélèvement de l’IRG variait de 0% à 35%, mais avec cette nouvelle donne ceux qui reçoivent un salaire égal ou inférieur à 30.000 DA; se verront supprimer toutes les déductions d’impôts calculées de 0 à 20%. Il a tenu a rassuré les concernés que l’abolition de l’IRG entraînera une augmentation allant de 1.000 à 6.000 dinars, conformément aux proportions variables des salaires des employés.