Algérie – La situation épidémiologique en Algérie liée au coronavirus serait maîtrisée et est susceptible de connaître prochainement un scénario optimiste, selon une multitude d’avis des dirigeants politiques et professionnels de santé algériens. L’infection, disent-ils, se propage de moins en moins vite et le nombre des patients décédés suite à la pneumonie virale régresse.
« Il y a de moins en moins de contaminés. Ceux qu’on reçoit ne viennent plus de la ville de Blida, mais de sa périphérie. Une zone où les gens continuent à se regrouper et respectent moins les consignes de confinement ». C’est ce qu’a indiqué le Pr Rabah Bouhamed qui estime que la situation sanitaire en Algérie, longtemps perturbée par le coronavirus, se dirige vers un scénario positif.
Le spécialiste en infectiologie au CHU Frantz Fanon de Blida qui est aussi président du Conseil scientifique de la faculté blidéenne de médecine s’est exprimé, hier, dans les colonnes du quotidien francophone El Watan.
« Auparavant et à partir du 30 mars dernier, nous recevions une moyenne de 15 à 20 malades par jour. C’était infernal. Tous les lits étaient occupés. Nous avons eu des pics de plus de 20 malades ». Il s’agit là de ce qu’a indiqué le même intervenant avant d’adopter un ton résolument optimiste. « Mais aujourd’hui, nous recevons 4 à 5 malades par jour seulement », s’est-il réjoui.
Coronavirus en Algérie : Rabah Bouhamed se veut rassurant quant au scénario des prochains jours !
Selon Rabah Bouhamed, l’état des cas sévères hospitalisés par rapport au début du mois d’avril où tous les indicateurs étaient au rouge, sans compter le nombre de plus en plus important de malades qui affluaient à l’hôpital, est stationnaire. Il est, de son avis, porteur de bons présages.
Les patients admis à l’hôpital, précise encore le professeur, n’ont pas eu de fièvre ni dyspnée durant les dernières 72 heures. « Tandis que leur formule sanguine est normalisée. Les lésions révélées par le scanner sont stables ». Il est ici question des précisions du même locuteur.
L’infectiologue a de ce fait évoqué de « bons signes de stabilisation » au niveau de l’établissement hospitalier de Blida. Une qui, rappelons-le, a été le premier épicentre de l’épidémie du coronavirus en Algérie. Cependant et en parallèle des bonnes nouvelles qu’il a signalées, Bouhamed n’exclut pas la nécessité de la création d’un service épidémiologie dans la villes des roses.
Il a mis par la même occasion en garde contre tout éventuel relâchement. Il a notamment invité l’ensemble des citoyens algériens à maintenir le cap en matière de conduites préventives en préconisant. « Restons vigilants ! », a-t-il préconisé.
L’élan de satisfaction dépasse les frontières de Blida
Le 14 avril dernier, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a fait état d’une stabilité de la situation sanitaire en Algérie. Le premier responsable du secteur de la santé explique cette dernière par l’adoption du protocole de traitement thérapeutique à base de Chloroquine. En plus de la prise de conscience de la population.
« Nous sommes optimistes. Actuellement, nous ne sommes plus dans une situation d’urgence ». C’est ce qu’a indiqué le spécialiste en épidémiologie. Et à ce dernier de poursuivre : « Nos hôpitaux ne sont plus surchargés et nous nous améliorons tous les jours ». « Le meilleur indicateur demeure le nombre de décès, avec une moyenne de 20 décès/jour »
Il a ensuite affirme que les statistiques relatives au nombre de cas de contamination et celui de décès démontrent une courbe stable. Ce qui laisse donc déduire que l’Algérie a dépassé le pic de l’épidémie du coronavirus. Le territoire a, selon lui, entamé la phase de décroissance.
Covid-19 en Algérie : mise au point
Le 15 avril dernier, au lendemain des propos tenus par Benbouzid à travers lesquels il a assuré que « l’Algérie se rapproche du bout du tunnel », le Premier ministre Djerad, a procédé à l’allègement du confinement en dehors de la wilaya de Blida.
Le jour suivant, le Pr Riad Mahyaoui s’enthousiasme en précisant qu’on « est passé de 20 à 10 décès ». D’après lui, 17% uniquement des lits de réanimation dans les hôpitaux algériens sont actuellement occupés.
« On appréhendait l’afflux massif de patients en réanimation. Mais grâce à la mise en place rapide du protocole médical et à la réactivité des trois services phares, à savoir médecine interne, pneumologie et infection, les services ne sont pas saturés. On n’a pas eu une grande pression sur la réanimation ».
Il s’agit là de ce qu’a fait savoir le susdit chef de service réanimation au CNMS et membre du Comité scientifique. Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a récemment réitéré son assurance en soulevant que la situation actuelle est « stable et sous contrôle ».
L’heure reste à la vigilance !
Néanmoins, nombreux ceux qui, en dépit des améliorations du bilan épidémiologique, appellent à la continuité du respect des mesures préventives. C’est le cas du chef de service réanimation du CNRS. Le Pr Riad Mahyaoui a souligné que le confinement est la « seule parade contre cette pandémie ».
« Ces efforts demeureront insuffisants si un quelconque relâchement venait à être enregistré concernant le respect des mesures préventives et de confinement », prévient, pour sa part, le président de la République. Celui-ci a lancé, dans le même sillage, un appel à la population algérienne.
« J’invite tous les citoyens, alors que nous nous rapprochons du bout du tunnel, quant à l’impératif de mobiliser tous nos moyens humains, matériels et financiers, pour plus de discipline, de vigilance et d’entraide dans l’intérêt de tous et pour prémunir notre pays contre tout malheur. Avec l’aide de Dieu, nous sortirons vainqueurs de cette épreuve ».
