Algérie – Le Ministre de l’Industrie a répondu aux inquiétudes concernant les fortes taxes imposées aux voitures neuves importés en Algérie assurant que ces taxes ne toucheront que les grosses cylindres touristiques.
Lors d’une séance plénière conclue ce 27 mai et présidée par Slimane Chenine, président de l’APN; en présence des membres du Gouvernement, le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham; a expliqué aux députés que les articles juridiques relatifs au secteur industriel figurant dans la Loi de Finances Complémentaire 2020 ont pour objet de mettre en place un véritable système d’investissement dans le secteur permettant ainsi aux concessionnaires d’opérer localement sans contraintes.
Il a poursuivi en ajoutant que cette stratégie entrera en vigueur au courant de cet été. Ainsi, s’agissant de la ré-autorisation de l’importation des véhicules neufs; le ministre a tenu à préciser que ce dispositif intervient en premier afin de répondre aux besoins du marché automobile national, qui connaît une stagnation depuis des mois. Et ce, en attendant d’implanter au niveau national de réelles usines automobiles; ce qui pourrait prendre au moins 24 mois, a-t-il signalé.
Évoquant la facture d’importation automobile, l’intervenant a indiqué que le Gouvernement a opté pour l’imposition de droits de douane et de taxes aussi fortes afin de réduire cette dernière; rappelant le montant de 2 milliards de dollars atteint par l’ancien système d’importation des collections CKD/SKD destinés au montage automobile.
Les taxes sur les voitures neuves importées en Algérie toucheront uniquement les grandes voitures de tourisme et non pas les véhicules utilitaires utilisés par les commerçants ou les agriculteurs, a-t-il rassuré.
L’impact du montage automobile en chiffres, selon Aït Ali
Lors du débat, le ministre de l’Industrie a reconnu que la fermeture des usines de montages automobile engendrera une énorme perte d’emplois. Selon lui, l’affaire n’est pas liée à la fermeture de ces ateliers de montage mais plutôt à vouloir les forcer à fabriquer localement et à payer des taxes.
Dans le même sillage, il a révélé que ces usines emploient environ 2.874 travailleurs permanents (CDI) et 946 par le biais de contrats à durée déterminée (CDD), dont 50 étrangers. Le salaire total de ces derniers ne dépasse pas les 5 milliards de dinars soit 37 millions d’euros, a-t-il relevé.
Un total de 37 millions d’euros de salaires ne justifie en aucun cas les 2 milliards de dollars de la facture d’importations des collections CKD/SKD liées à cette affaire; s’est indigné le membre du Gouvernement. Ce dernier a dénoté que le paiement de ces salaires directement par l’État serait plus économique que de le justifier de par une semi-industrie. Selon ses dires, ce constat a coûté 1 milliard de pertes fiscales au Trésor Public.