Algérie – L’épidémie de Coronavirus a forcé la main à de nombreux cabinets de médecins, des laboratoires d’analyses médicales et des cliniques de soins du secteur libéral. toutes ces structures sanitaires privées ont fermé leur portes aux patients par incapacité matérielle.
A la tête de ces praticiens libéraux, obligés par la pénurie en matière de moyens indispensables à leur protection lors de l’examen des patients potentiellement contaminés par le Coronavirus, on relève les médecins spécialistes de différentes disciplines médicales allant de la pédiatrie à la psychiatrie en passant par l’ophtalmologie, la gynécologie, la médecine dentaire, la cardiologie ou encore la diabétologie.
Force est de constater que l’incidence d’une telle décision de fermeture, imposée par le sous-équipement, sur les patients, notamment ceux souffrant de maladies chroniques à l’exemple de l’asthme, les pathologies du cœur, l’hypertension artérielle, le diabète ou encore l’hépatite, est considérable de par la rupture du lien communicatif entretenu par une relation thérapeutique soignant/soigné, habituellement d’accès direct.
Précisons à ce propos que la législation, qui ne contraint pas les médecins libéraux de travailler tout le temps, y compris dans les conditions exceptionnelles actuelles et la déontologie qui ne le fait pas non plus, ne s’opposent pas au terme momentané, justifié par la rareté des équipements de protection, qu’ils ont mis à leur activité dans le but d’éviter à leurs familles et à leurs patients, une multiplication des risques, selon le Président de l’Ordre des médecins, Mohamed Bekkat Berkani.
Option de rechange, la consultation à distance
Dans son entretien avec Echorouk, le président de la FOREM, Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche, Mustapha Khiati, a insisté en soulignant l’importance du médecin de famille et la mise en œuvre de la loi qui le stipule, sur le caractère pertinent du recours provisoire des médecins libéraux à la consultation à distance, afin de poursuivre la prise en charge de leurs patients atteints de maladies chroniques et au passage éviter la submersion des services sanitaires publics qui doivent se concentrer sur l’urgence du moment, c’est-à-dire la lutte contre l’épidémie infectieuse.
C’est dans ce sillage que Le Soir d’Algérie a mentionné le cas d’un pédiatre, ayant mis les verrous à son cabinet, informant, via une publication sur sa page Facebook, que son numéro de téléphone demeure opérationnel et que donc les patients peuvent le contacter pour obtenir « des conseils et orientations cliniques ».
Pour Khiati, cela constitue même une occasion pour la promotion de l’usage, dans le domaine médical, des technologies modernes de communication. Sachant que ce genre de dispositifs, notamment en ligne, ne fait pas défaut à notre époque. Reste à inculquer cette nouvelle culture aux praticiens et patients algériens, en lui garantissant les paramètres nécessaires à son fonctionnement, à l’image d’un accès internet de qualité.