Algérie – Les deux anciens premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, du président déchu, assistent à la poursuite de leurs déboires avec la justice en Algérie, puisqu’ils comparaitront à nouveau devant le juge, aux côtés des frères Kouninef, dans un dossier qui promet d’éclater au grand jour des scandales de grande envergure.
Le tribunal correctionnel de Sidi M’hamed ouvrira, ce mercredi, le plus gros dossier de corruption lié à la société KOUGC en Algérie, dans lequel les frères Kouninef et les ex-premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, 12 ministres et 3 walis de la République, sont poursuivis par la justice. En plus de 16 accusés, dont des cadres du ministère de l’Industrie. Les faits remontent à l’époque du président chassé du pouvoir, Abdelaziz Bouteflika, et de son frère et conseiller « très particulier », Saïd.
Selon l’ordonnance de renvoi rendue par le juge de la 5e chambre du tribunal de Sidi M’hamed, et dont Echorouk affirme détenir une copie, les chefs d’inculpation sont lourds et nombreux. Les frères Rédha, Karim, Abdelkader et Tarik Kouninef se voient poursuivis pour de graves accusations. Il s’agit de blanchiment d’argent. Acquisition et possession de biens par des moyens illégaux. Incitation de fonctionnaires publics à abuser de leur autorité réelle et supposée ; dans le but d’obtenir, des administrations et des pouvoirs publics, des avantages indus.
Financement caché d’un parti politique. Usage de l’autorité d’agents de l’État ; de collectivités locales ; d’institutions et d’organismes publics obéissant à leur intérêt dans la qualité des matériaux ; des services et des délais de livraison et d’approvisionnement. Tous sont des actes prévus et sanctionnés par les articles 389 bis ; 389 bis 2 du Code pénal et les articles 26/2, 32/1, 39, 42 ; de la Loi sur la prévention et la lutte contre la corruption.
Justice en Algérie : Outre Ouyahia et Sellal, qui d’autres figurent sur le dossier ?
Sur le dossier, d’après la même source, 14 anciens ministres figurent. Comme Ahmed Ouyahia, en sa qualité de Premier ministre et chef du Conseil des participations de l’État au moment des faits. Abdelmalek Sellal occupant, à l’époque, le poste de Premier ministre et chef du Conseil des participations de l’État. Abdelhamid Temmar en tant que ministre de la Praticipation et de la Promotion de l’Investissement. Abdeslam Bouchouareb en tant que ministre de l’Industrie et des Mines. Amar Tou en tant que ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication. Houda Feraoun, pour son occupation du poste ministériel cité en dernier.
Apparait dans le même dossier, Ammar Ghoul en tant que ministre des Transports, Hocine Nessib en tant que ministre des Ressources en eau. Et Mohamed Arkab exerçant actuellement les fonctions et le poste de ministre des Mines ; tandis qu’à la date des incidents, il exerçait les fonctions de Président, Directeur général de la Compagnie de l’Engineering de l’Électricité et du Gaz (CEEG). Et aussi l’actuel ministre des Ressources en eau Arezki Berraki. Il est question en outre de Mohamed Loukal qui exerçait les fonctions de PDG de la Banque Extérieure d’Algérie ; et celles de ministre des Finances.
Les Kouninef évoluaient au sein de l’entourage immédiat de Bouteflika
On trouve, également, l’ex-wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, et les anciens walis de Jijel, Ali B. et F. Bachir. 16 autres accusés sont poursuivis dans l’affaire ; notamment des cadres du ministère de l’Industrie ; et du Conseil des participations et de la promotion de l’investissement.
Les frères Kouninef sont connus pour leur grande proximité avec les milieux proches du président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika ; et de son frère-conseiller qui leur a donné du « pouvoir ». Ils ont ainsi tissé un large réseau de relations et ont bénéficié d’une grande influence qui leur a permis de remporter d’énormes projets et transactions. Cela leur a permis donc d’acquérir des entreprises publiques telles que Sogedia. Sans parler de la réalisation de nombreux hôpitaux, y compris militaires. Des barrages aussi, des ports et autres grands projets liés au domaine de l’importation et de l’exportation.