Algérie – Entre peur de la contagion mais aussi nostalgie pour l’avant coronavirus, le débat sur l’ouverture des frontières et la reprise des vols suscite encore des réactions divergentes chez les Algériens.
Les avions d’Air Algérie ont enfin repris les chemins des cieux pour enfin effectuer une nouvelle phase de rapatriement. Cela va sans dire. Les portes algériennes restent fermées jusqu’à ce que les hautes autorités donnent le feu vert. Mais si la reprise des vols et l’ouverture des frontières algériennes est accueillie positivement par quelques citoyens en Algérie, d’autres voient les choses sous un autre angle.
Le débat, tombé dans les oubliettes il y a quelques semaines, refait surface une nouvelle fois et divise l’opinion publique. En effet, dans un reportage tourné dans le pays et diffusé sur la chaîne de télévision française, France 24, ce lundi 14 décembre, plusieurs citoyens interrogés ont donné leur avis favorable ou défavorable là-dessus. C’est en tout cas ce qu’a indiqué le site d’information Voyager DZ qui a repris les propos de ces citoyens.
Aux yeux de plusieurs, ouvrir les frontières aux voyageurs venant de l’étranger serait synonyme d’autoriser la contagion à se rebrousser chemin vers notre pays. Certains d’eux, ont même indiqué que le nouveau virus à couronne est venu contaminer le sol algérien après avoir été importé de l’étranger. Rouvrir le passage qui a déjà autorisé le virus “sans frontières” à se propager chez nous une première fois, c’est s’exposer à nouveau à l’immense risque de la contagion, selon les mêmes avis.
En se confiant une chaîne télévisée, un citoyen estime qu’il est encore tôt pour ouvrir l’espace aérien de l’Algérie au trafic. Selon lui, il faut attendre deux ou trois mois. Une dame interrogée sur la même question adhère totalement à la logique formulée par son compatriote. Elle croit en effet que l’ouverture immédiate ne fera qu’aggraver les choses. En définitive, ces personnes sont plutôt prudentes, voire méfiantes envers l’action de déverrouiller.
Voici ce que pensent les “pro-ouverture”
S’il faillait simplifier ce débat, les premiers seraient des adversaires qui balayent cette option et les autres seraient des partisans. Pour ces derniers, il est grand temps pour la cloche de sonner. Cela puisque cette séparation brutale, sans avenir prévisible, fait souffrir plusieurs personnes qui se trouvent bloquées loin de leurs familles. « Nous devons vaincre cette phobie de la Covid-19 », estime une citoyenne.
Contagion de la peur, ou peur de la contagion ? La question reste posée. Toutefois, le message de l’interrogée reste clair, le même que celui soulevé sur les pancartes des Algériens bloqués en France il y a quelques jours. Aux yeux d’une autre, face aux conséquences positives qui se résument à la protection du pays, il y a aussi des conséquences négatives, celles économiques. Un autre citoyen, privé de voyage, refuse que la situation dure encore.
Dans l’attente, la compagnie aérienne nationale, Air Algérie continue d’effectuer des vols de rapatriement. Ceux-ci prendront fin le 19 décembre. Aucun vol n’a été annoncé au-delà de cette date. Cette décision revient aux hautes autorités. C’est en tout cas ce qu’a indiqué le porte-parole du transporteur public, Amine Andaloussi en l’occurrence.