Algérie – Une récente tendance inquiétante émerge au sein de l’université algérienne : des étudiants font face à la justice en se retrouvant devant les tribunaux pour des problèmes pédagogiques. Cette situation soulève des questions sur l’équilibre entre discipline académique et droits étudiants.
Dans le paysage éducatif algérien, un phénomène préoccupant prend de l’ampleur à l’université algérienne : les étudiants universitaires se retrouvent de plus en plus souvent confrontés à la justice pour des questions qui relèvent, normalement, de la sphère pédagogique. Cette situation alarmante a été récemment mise en lumière par Slimane Zarkani, député au parlement algérien. Et ce, lors d’une interpellation adressée au ministre de l’Enseignement supérieur.
Slimane Zarkani a exprimé ses inquiétudes quant à l’escalade de cette tendance dans les universités algériennes. Selon lui, l’implication croissante des tribunaux dans des affaires qui devraient être gérées en interne par les institutions éducatives pose un sérieux problème. Il a souligné que cela détourne les universités de leur mission première. Mais engendre également un climat d’instabilité et de désordre au sein de ces établissements.
Des cas rapportés indiquent que des étudiants se sont vus judiciairement poursuivis pour des demandes courantes. Comme le changement de date d’examen ou la demande de certificats par exemple. Ces pratiques, qui semblent anodines, soulèvent des questions sur l’étendue des responsabilités morales et éducatives des universités envers leurs étudiants.
Le ministère de l’Enseignement supérieur, conscient de cette problématique, avait émis en 2017 une directive visant à limiter ces pratiques. Cette directive stipule ainsi que les cas d’étudiants ne doivent comparaître devant la justice qu’après une évaluation. Celle-ci s’ajoute à une décision du ministère. Cependant, malgré cette mesure, des cas de poursuites continuent d’être signalés.
Ce conflit entre la gestion interne des universités et le recours à la justice souligne un défi plus large. Celui de trouver un équilibre entre maintenir la discipline et respecter les droits des étudiants. Le dialogue entre les responsables universitaires et les étudiants est crucial. Et ce, pour éviter que de telles situations ne dégénèrent en des conséquences juridiques sévères, comme l’incarcération des étudiants.
Cette situation en Algérie reflète un besoin urgent de réévaluer les mécanismes de résolution des conflits au sein des institutions éducatives. Les universités doivent réaffirmer leur rôle de protecteurs et d’éducateurs. Et ce, en veillant à ce que la justice ne devienne pas un outil standard pour résoudre des problèmes qui devraient se gérer par le dialogue et la médiation au sein des murs académiques.