Algérie – Des acteurs de la santé plongés corps et âme dans la lutte sans merci, contre la redoutable propagation du nouveau Coronavirus, Covid-19, ont fait part de leurs craintes et préoccupations au quotidien national El Watan.
Les profondes failles organisationnelles, résultat d’un manque de professionnalisme et l’insuffisance flagrante des équipements et outils de protection, sont les principales imperfections frappant le fonctionnement du système sanitaire algérien, relevées par nombre de ces praticiens positionnés en première ligne de la rude bataille contre l’épidémie.
L’un des indicateurs de la désorganisation, on note le fait que, par exemple dans la wilaya de Blida, ce sont les malades qui demandent à leurs proches de rejoindre le service infectiologie de Boufarik, au lieu du déplacement à leurs domiciles de la cellule de crise des services d’épidémiologie. Cela engendre l’afflux de citoyens terrorisés et « qui veulent à tout prix faire le test, comme si c’était là quelque chose de salvateur», raconte une infectiologue sur place, après avoir précisé que « s’ils sont asymptomatiques », ils doivent simplement se contenter « de rester confinés chez eux ».
Les moyens de protection, à l’image des masques FFP1 et FFP2, se font rares, et le peu qui existe est uniquement destiné au personnel des services d’infectiologie, qui notamment, selon la praticienne n’est pas « suffisamment pourvu en réanimateurs » et de pneumonie, en plus de ceux de consultations réservées à la Covid-19. « Chaque jour, je vais au travail la peur au ventre», confie Djazia, anesthésiste en gynécologie, service non prioritaire en matière des équipements qu’on vient d’évoquer.
Les pouvoirs publics déconnectés
Comme beaucoup de ses confrères, une infectiologue, d’un Epsp de l’intérieur du pays, interviewée par le même média, pense que les obstacles qui freinent le travail des médecins et causant préjudices à la fois aux patients et aux professionnels, proviennent essentiellement du « fait que les autorités compétentes et les responsables ne s’impliquent pas suffisamment » dans la logique de lutte.
Afin d’éviter l’apparition de nouvelles au sujet de praticiens, comme une interne, une résidente et une réanimatrice d’El Kettar, ayant eu directement affaire, dépourvus de protection telle que les masques et les camisoles, à des individus contaminés, il est « impératif de doter les médecins et le personnel médical de moyens de protection, sans oublier les pompiers, le SAMU et les médecins privés », a affirmé une infectiologue au même média.
Les anesthésistes-réanimateurs « ont fait le serment devant Dieu d’être aux premières lignes pour protéger la Nation », mais pour que ce soit possible et utile, ils exigent « la mise à disposition de moyens de protection efficaces » qu’à ce jour ils se procurent par leurs propres ressources, de plus est quant c’est uniquement faisable car la pénurie continue d’être affreuse, peut-on tirer et conclure du communiqué de leur syndicat, cité par le quotidien national Le Soir d’Algérie.