Algérie – En optant pour un recentrage stratégique de son projet d’hydrogène vert, l’Algérie marque un tournant en écartant l’Espagne de son ambitieux corridor sud. Un mouvement révélateur des dynamiques changeantes en matière d’énergie en Europe. On vous en dit plus, ce mardi 31 octobre 2023.
L’annonce récente du ministre de l’Énergie et des Mines en Algérie, Mohamed Arkab, concernant l’exclusion de l’Espagne du projet du deuxième corridor sud de l’hydrogène, résonne comme un coup de tonnerre dans le paysage énergétique européen. L’Algérie, un acteur traditionnellement reconnu dans le secteur des hydrocarbures, affirme désormais sa volonté de se positionner en leader dans le domaine de l’hydrogène vert.
L’initiative du « deuxième corridor sud de l’hydrogène +2 South+ » s’inscrit, en effet, dans une logique de valorisation des ressources solaires abondantes de l’Algérie. L’objectif : faire de l’Algérie un pilier central dans l’approvisionnement en hydrogène vert de l’Europe. Le ministre Mohamed Arkab souligne la capacité du réseau électrique national à soutenir une telle ambition, appuyée par des investissements substantiels et une volonté politique ferme.
Cette démarche algérienne se renforce, effectivement, avec le soutien de l’Allemagne, manifesté par une contribution de 35 millions d’euros à un projet pilote de production d’hydrogène vert de 50 mégawatts. Une initiative qui prouve la reconnaissance internationale de l’expertise et du potentiel algérien dans ce domaine.
L’exclusion de l’Espagne, historiquement un allié clé de l’Algérie dans les projets énergétiques, prend une dimension particulière. Cette décision pourrait s’inscrire dans un contexte plus large, influencé par les positions politiques de l’Espagne concernant des questions régionales sensibles comme le Sahara occidental.
L’Algérie redessine la carte de l’hydrogène vert, l’Espagne mise à l’écart
La réponse espagnole ne s’est pas fait attendre : le pays a déjà enclenché son propre projet, le pipeline « H2Med », visant à connecter l’Espagne à l’Allemagne. Cependant, la mise en œuvre du « South2H2 Corridor », traversant la Tunisie, l’Italie, et l’Autriche vers l’Allemagne, constitue un sérieux défi au plan espagnol.
La réaction espagnole à cette exclusion stratégique reste nuancée, mêlant interrogations et nécessité de repositionnement dans le cadre de sa politique énergétique. L’Espagne, confrontée à la montée en puissance de l’hydrogène vert et à l’orientation nouvelle de partenaires historiques comme l’Algérie, devra réexaminer ses stratégies pour maintenir sa compétitivité.
L’impact de cette réorientation algérienne sur le paysage énergétique européen promet, en effet, d’être significatif. Elle interroge sur la dynamique future des alliances énergétiques et la place de l’hydrogène vert comme vecteur clé de la transition énergétique. Cette évolution illustre, en outre, la fluidité et la complexité croissantes des relations internationales dans le secteur de l’énergie, un domaine où les enjeux politiques, économiques et environnementaux sont inextricablement liés.