Algérie – Quelques jours après son apparition, la direction des Transports de la wilaya de Blida suspend l’activité de “Moov services”, le premier service de taxis, dits roses, dédiés aux femmes dans notre pays.
En effet, quelque temps après le lancement de la nouvelle initiative de VTC réservée aux femmes, la direction des Transports de Blida suspend son activité. Le service des taxis roses, inédit en Algérie, a vu le jour le 18 avril 2021. Cependant, le projet n’a pas abouti. C’est ce que rapporte le média en ligne Dz News, ce dimanche 25 avril 2021.
Selon la même source, l’opérateur en charge de ce projet ne dispose pas d’une licence de taxi. Le document est obligatoire pour pouvoir exercer le métier de chauffeur de taxi. Ce point a été la principale cause motivant la suspension.
De son côté, le propriétaire du projet a confirmé que son investissement entre dans le cadre des projets de start-up. L’opérateur a assuré qu’il détient un registre de commerce. Notons par ailleurs que de nombreuses entreprises start-up qui investissent dans le VTC exercent toujours dans diverses wilayas du pays. On a notamment Yassir qui opère depuis 2017 sur le marché algérien.
Taxis roses : L’objectif de l’entreprise
Il convient de signaler que les taxis roses sont exclusivement consacrés aux femmes. Ils sont également conduits par des chauffeurs femmes. Le lancement de cette entreprise a déclenché une vive polémique. Pendant que certains encouragent l’initiative, d’autres la perçoivent comme une concurrence à l’activité “classique” de taxis, déjà affaiblie par la crise sanitaire.
L’objectif de l’entreprise nommée “Moov Services” consiste à changer le quotidien des femmes algériennes par ses taxis roses. Notamment, celles ayant des difficultés à se déplacer à cause de la mixité dans les taxis et les transports en commun. L’entreprise visait également à résoudre le problème de la violence physique et verbale que subissent les femmes dans les transports. Cela a été salué par une partie de l’opinion publique.
Le projet contesté
À l’opposé, les détracteurs de ce projet ne manquent pas. Ils reprochent à cette démarche de relever un caractère de “radicalisme”. Selon eux, c’est la solution la plus “facile”, mais pas la “meilleure”. Ils argumentent en précisant que la violence à l’égard de la gent féminine doit être attaquée à la racine, à travers l’école et au sein de la famille. C’est un défi éducatif, si l’on se fie aux mêmes avis.
Pour rappel, l’idée de la création de taxis dont l’usage est exclusivement réservé aux femmes n’est pas nouvelle en Algérie. Elle a déjà germé, il y a vingt ans, dans la ville d’Oran. Toutefois, le projet est tombé à l’eau pour des raisons sociales et politiques.