Tunisie – Dans un discours porté à l’honneur de la femme, le président tunisien exprime sa perception de l’Etat; dissociée du statut religieux
Le 13 août dernier, le président de la république tunisienne Kais Saied, a tenu un discours au palais de Carthage à l’honneur de la fête nationale de la Femme. D’après, le rapport du média Business News, le président a exprimé une ferme opinion sur l’État tunisien qui selon lui ne doit être basé sur aucun socle religieux.
Un avis décisif et net que le Chef d’État, n’a pas omis d’exprimer à haute voix en présence de Rached Ghannouchi, chef du parti islamique Ennahdha. Dans le même ordre d’idées, Kais Saied, ne s’est pas limité à un simple point de vue énonciateur, il a aussi pointer du doigt la divagation retrouvée au sein de la constitution de 2014.
Poursuivant dans le même sillage, le président estime que le premier article abordé au niveau de ladite constitution qui révèle que la Tunisie est un pays dont la religion est l’islam; est un récit en totale incohérence avec l’essence même d’un État constitué de lois et de diverses institutions. Il enchaîne en soulignant que « Cela signifie-t-il qu’il y a des pays qui iront en enfer et d’autres au paradis ? ».
La femme au centre de l’exposé oratoire du Président Kais Said
Etant donnés que l’allocution du jeudi dernier, était portée à l’honneur de la femme tunisienne; alors évidemment de nombreux sujets traitant la position de la femme au sein de la société tunisienne ont été traités. Notamment la question d’égalité, dont il s’exprime en intégrant le rôle des textes coraniques; en stipulant que « Le Coran est clair à ce sujet et n’accepte pas d’interprétation. Le système de l’héritage en islam n’est pas basé sur l’égalité théorique mais est fondé sur la justice et l’équité. »
De plus, le premier homme politique de la nation a indiqué que la priorité est d’abord attribuée à l’établissement d’égalité des sexes; sur le plan économique et social et non pas aux règles fondatrices de l’héritage.
Hormis cette primauté ouvertement exprimée, le président Kais Saied a révélé à son audience le rôle contributif de certains écrivains; qui se démènent corps et âmes pour la concrétisation des droits de la femme; afin de chasser ces stéréotypes de genre. Tout en portant un œil critique sur l’interprétation des islamistes sur le principe d’égalité, tiré du livre sacré « le Coran ». Selon lui, le Coran aborde la notion de justice; et que philosophiquement parlant on ne peut joindre l’égalité à la justice. Les deux termes disposent d’une signification et d’un fondement dissemblables l’un de l’autre.
