Algérie – La dévaluation de la monnaie nationale face aux monnaies fortes n’est pas près de s’estomper. C’est ce qu’indiquent les dernières estimations révélées lors de la présentation du PLF 2021. Mais est-ce que le taux de change du dinar face aux devises fixé en Algérie par ledit projet est exécutable ?
Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a présenté en novembre dernier le Projet de Loi de Finances (PLF 2021). Il a révélé pendant son allocution l’évolution du taux de change du dinar face au marché interbancaire des devises en Algérie, le dollar et l’euro en l’occurrence. Et ce, jusqu’à l’an 2023.
En outre, pour avoir un avis externe et surtout avisé sur la question, un spécialiste a bien voulu prendre la parole et répondre à quelques questions. Il s’agit de l’économiste Mohand Touazi. Ce dernier est chef d’entreprise et membre du Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (CARE).
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Le spécialiste a accordé un entretien, ce lundi 29 mars 2021, au quotidien francophone Liberté. Alors, il a été question d’aborder plusieurs sujets relatifs à l’économie en crise qui se profile actuellement en Algérie. Dont notamment la baisse conséquente de la valeur du dinar algérien devant les devises fortes.
L’interlocuteur pense alors que ce sujet n’est pas traité de la meilleure des manières dans notre pays. Ce qui est, selon lui, susceptible d’induire en erreur. Et plus important encore, l’intervenant a évoqué les outils et les leviers nécessaires pour faire face à cette crise sans précédent.
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Sachant que si on se réfère aux textes de la LF 2021, il est attendu que la monnaie nationale poursuive son chemin de dévaluation pendant la période qui va aller de 2021 à 2023. À raison d’une moyenne de détérioration annuelle estimée à 5 %. Cela dans les cotations officielles de la Banque d’Algérie (BA).
Un (01) billet vert vaudrait alors pas moins de 142,20 DA en 2021. Le dinar algérien continuerait également de fléchir en 2022. Pendant cette année, il est donc prévu qu’un dollar américain (1$) égalerait 149,31 DA. Pour ne pas changer, la monnaie nationale se verra encore dépassée par les devises fortes en 2023.
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De telle manière qu’un dollar étasunien équivaudrait à 156,78 DA pendant cette même année. C’est donc un chemin pas très glorieux que va poursuivre le dinar algérien pendant au moins deux (02) autres années, selon la LF 2021. Ce qui n’arrange en rien la situation économique du pays, car selon Mohand Touazi, plus on retarde l’ajustement du dinar, « plus le choc sera brutal ».
Cela « parce que nous n’aurons plus que le choix de le faire », précise le locuteur. Mais il n’empêche que le sort de la monnaie nationale dépend essentiellement de la Banque d’Algérie (BA). Et celle-ci est « statutairement indépendante » et devra le rester pour notre intérêt. C’est là également ce dont nous informe Touazi, lors du même entretien.
