Algérie – Qu’ils soient des résidents de l’intérieur, ou des membres de la diaspora, qu’ils soient des opérateurs économiques, ou simples citoyens, beaucoup d’algériens se serrent les coudes, se joignent les bras, forment un bloc soudé et dressent un front commun contre le Coronavirus.
Ce ne sont pas les lacunes qui manquent au système de santé algérien, sur pratiquement tous les plans, mais aussi et surtout sur celui matériel; se traduisant principalement par des infrastructures à la fois de taille mince et pauvres en dispositifs et équipements.
Cela a l’air de ne pas échapper aux citoyens algériens qui sont, selon les moyens et les facultés propres à chacune de leurs catégories sociales et professionnelles, de plus en plus nombreux à s’inscrire dans une démarche de solidarité nationale visant entre-autres à soutenir et renforcer les capacités logistiques des établissement hospitaliers; en tentant de remédier à leurs zones d’ombre, d’origine matérielle, qui gâchent et minimisent les performances médicales face à la crise sanitaire.
C’est dans le cadre de cet élan de solidarité et d’entraide qu’à Blida, épicentre de l’épidémie, et wilaya totalement confinée depuis un peu plus de deux semaines maintenant, un étage de son hôpital, le CHU Frantz Fanon en l’occurrence, a été entièrement équipé, grâce à des dons de personnes physiques, et d’autres morales préférant restées dans l’anonymat, de lits, de respirateurs artificiels et de tout le matériel nécessaire à la prise en charge des patients contaminés par le nouveau Coronavirus; révèle une publication Facebook postée par Halim Lefkir, activiste bénévole de 29 ans et dont fait mention le site web d’actualité moyen-orientale Middle East Eye.
A Béjaïa notamment, le CHU Khellil Amrane a bénéficié d’une quantité de générateurs respirateurs artificiels; fournis par des bienfaiteurs dont l’identité n’a pas été rendue publique non plus. En outre, six appareils respiratoires, faisant partie d’un large lot d’équipements médicaux, ont débarqué à Oran, une ville proche de la frontière ouest du pays, en provenance de wilayas situées complètement à l’opposé, c’est-à-dire à l’est, rapporte notre source. Des associations préexistantes et des collectifs improvisés à l’occasion, organisent et coordonnent les diverses opérations de solidarité.
Soulignons dans ce sens que les groupes de volontaires, comme par exemple celui auquel appartient Lefkir, sont des collecteurs de dons, pour les hôpitaux d’une part et les couches sociales défavorisées d’autre part, ainsi que de données du terrain relatives à la propagation du Covid-19 en Algérie. Les initiatives fleurissent chaque jour et un peu partout sur le territoire national, constituant ainsi un fief de résistance populaire sur lequel s’appuie le corps médical; qui en a vraiment besoin dans sa rude bataille menée dans le dénuement contre un fléau de santé publique qui ne tolère aucune faille.
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10220853807191365&set=gm.677623729706307&type=3
La solidarité de proximité, un outil d’identification et de ciblage
« Nous nous sommes employés, avec un groupe de bénévoles, à préparer la collecte de masques, de blouses pour les médecins, de gants et de gels hydroalcooliques pour pallier toute éventuelle pénurie »; confie à MEE un jeune hirakiste de 30 ans, Akram, lui aussi livré au volontariat.
À Aïn Taya, à l’est de la Capitale, relève le site d’information, Rachid, 46 ans, s’applique, grâce la générosité d’un donateur anonyme qui s’est engagé à payer l’équivalent de 310 repas par jour; avec sa femme et ses deux enfants à fournir quotidiennement des repas au personnel soignant des hôpitaux de sa région.
Pour sa part, Mohamed Chabla, un DJ de 35 ans, assure à notre source qu’actuellement il héberge dans son appartement sis à la ville côtière de Cherchell; des médecins et des réanimateurs travaillant loin de chez eux. Les voisins,quant à eux; nettoient la résidence et garantissent à ses occupants les trois repas de la journée.
Une autre forme d’entraide existe donc et est appelée solidarité de proximité. Une telle appellation est justifiée par le fait qu’elle est exercée par les citoyens bénévoles au sein même des localités qu’ils habitent. Pour illustrer le phénomène, un fermier et agriculteur dans l’Algérois, El Hadi Lassouli; et avec qui s’est entretenu le média en ligne, raconte que par exemple « aujourd’hui des professeurs d’université ont organisé une collecte que nous avons transmise à des activistes, qui, de leur côté, ont acquis des denrées de première nécessité pour des familles nécessiteuses ».
El Hadi, qui préconise à ses concitoyens de généraliser cette pratique en créant un comité de 5 bénévoles au niveau de chaque quartier ou village, compte lui et son groupe « sur les représentants des quartiers pour l’approvisionnement des familles qui en ont le plus besoin », précise le journal électronique. Il s’agit alors d’identifier les cas les plus vulnérables, pour mieux les cibler dans le cadre de la distribution des aides.
https://www.facebook.com/Bougie.City/photos/a.484224621631946/2802714023116316/?type=3