Algérie – Alors que les transporteurs aériens étrangers effectuent plusieurs vols de rapatriement au départ de l’Algérie, à l’instar d’Air France et ASL Airlines, les avions d’Air Algérie demeurent inactifs. Cette situation désavantageuse fait littéralement plonger son déficit budgétaire.
En début mars, Air Algérie a suspendu l’intégralité de son programme de rapatriement, à l’opposé des autres compagnies aériennes étrangères, telles qu’Air France ou encore ASL Airlines. Une décision que le gouvernement algérien a prise pour faire face aux évolutions de l’épidémie et à la crise sanitaire. Il espère, par ce décret temporaire, éliminer toute mention des préoccupations liées à une troisième vague ou aux nombreux variants.
Au même moment où Air Algérie traverse l’une de ses plus grandes crises, si ce n’est la pire, nul vol de rapatriement ne lui a été octroyé. Le pavillon national n’opérera aucun envol, ni en avril ni en mai. Cette interruption suscite l’inquiétude et l’interrogation des ressortissants algériens.
De surcroît, l’exclusion de la compagnie aérienne du rapatriement des dépouilles déconcerte les experts. Il faut savoir qu’une vingtaine de défunts sont quotidiennement rapatriés par des compagnies aériennes non algériennes. C’est en tout cas ce qu’affirme le quotidien francophone, El Watan en l’occurrence. Il mentionne l’information dans son édition d’aujourd’hui, 04 avril 2021.
Air Algérie encore assommée par le sinistre sanitaire
Il est clair que les vols domestiques ne suffisent pas, à eux seuls, à compenser le lourd manque à gagner financier d’Air Algérie. Pour rappel, la compagnie a subi de plein fouet les répercussions du Covid-19. Elle a fait face à un déficit budgétaire estimé entre 38 et 40 milliards de DA, durant l’année 2020.
Pour essayer de se relever à la suite de cette crise sans précédent, le pavillon algérien table, pour le moment, sur les dessertes domestiques. Ces dernières s’exécutent depuis le 6 décembre dernier. Dès lors, Air Algérie effectue ses vols commerciaux intérieurs à hauteur de 50 % sur le réseau Nord du pays et à 100% sur le Sud.
En dépit de ces chiffres impressionnants, les effectifs de la compagnie du transport aérien n’ont pas encore atteint le quart du niveau escompté. Ils sont encore loin de contrebalancer la considérable insuffisance financière.
D’autant plus que l’État ne versera les indemnisations au titre des sujétions de service public que des mois plus tard. En attendant, Air Algérie s’impatiente à l’idée de reconquérir les frontières internationales. Ce qui lui permettra de bomber le torse et de remettre la main sur ses plus grandes parts de marché. Celles qu’elle a perdues depuis la suspension des vols internationaux.
Plusieurs vols de rapatriement au cours du mois d’avril
Par ailleurs, il convient de rappeler que trois transporteurs aériens desservent la France depuis l’Algérie. Il s’agit d’Air France, sa filiale Transavia et la compagnie ASL Airlines. Tous trois, opèrent des décollages spéciaux vers les aérogares Paris CDG et Lyon-Saint-Exupéry. Les départs se réalisent depuis plusieurs villes du pays. Soit à partir d’Alger, Oran Annaba et Béjaïa.
Turkish Airlines, quant à elle, a mis à jour, le 1er avril, un tout nouveau calendrier de rapatriement. Le pavillon turc opère deux vols par semaine. Ainsi, chaque dimanche et mercredi des vols spéciaux sont opérés par ladite compagnie aérienne. Nonobstant de cette difficile conjoncture face à laquelle se heurte Air Algérie, ses syndicats n’ont fait part d’aucune réplique, du moins pas pour l’instant.