Économie – L’Algérie s’apprête à opérer une révision fiscale notable qui touchera directement les fumeurs : une hausse significative des taxes sur le tabac prévue pour 2024 conformément au nouveau Projet de loi de Finances. Poussant ainsi les prix à des niveaux sans précédent.
Dans un contexte économique où la diversification des recettes de l’État devient impérative, le gouvernement algérien a jeté son dévolu sur le secteur tabagique pour regonfler ses caisses. Le Projet de loi de Finances pour l’année 2024 (PLF 2024) introduit une augmentation conséquente de la taxation sur les produits du tabac qui promet de faire des vagues tant chez les consommateurs que les industriels en Algérie.
Le ministre des Finances, Laaziz Faïd, en présentant le PLF 2024 devant le parlement le 4 novembre, a mis en lumière une nouvelle stratégie fiscale gouvernementale. Une taxe additionnelle de 37 à 50 dinars algériens par paquet de cigarettes sera mise en œuvre. Représentant ainsi une hausse de 35 %. Cette initiative devrait injecter quelque 19,3 milliards de dinars dans le budget de l’État.
Au-delà de cette augmentation, le Projet de loi de Finances préconise également l’introduction d’une échelle de taxation sur le bénéfice des sociétés produisant du tabac. Avec notamment des taux oscillant entre 16 % et 20 %, selon le taux d’intégration de l’entreprise. Ces mesures vont sans doute intensifier la pression sur les fabricants de tabac locaux et étrangers opérant en Algérie.
Malgré ces changements, la pression fiscale sur le tabac en Algérie reste inférieure à la moyenne mondiale. Alors que des pays comme la France appliquent des taxes représentant jusqu’à 80 % du prix de vente, l’Algérie, même après l’application du PLF 2024, se situerait entre 50 % et 56 %.
Les conséquences de cette politique fiscale sur la consommation de tabac se verront scrutées avec attention. D’une part, l’augmentation des prix pourrait encourager une réduction de la consommation, ce qui aurait des bénéfices pour la santé publique. D’autre part, elle pourrait aussi susciter un mécontentement chez les fumeurs et stimuler un marché noir déjà en place.
À l’horizon 2024, les fumeurs algériens devront donc se préparer à un ajustement de leur budget quotidien. Cet effort financier supplémentaire est le prix à payer dans la quête d’un équilibre budgétaire national et d’une meilleure santé publique.