Algérie – Dans le sillage d’une concurrence accrue, la France déploie une stratégie ambitieuse pour regagner sa position de leader dans l’exportation de blé vers le marché algérien, un secteur désormais dominé par la Russie. Cette initiative intervient dans un contexte de dynamiques commerciales changeantes et souligne l’importance des relations économiques franco-algériennes.
Après des années de domination incontestée, la France voit son statut de principal fournisseur de blé dans le marché algérien s’éroder. Cédant ainsi la place à la Russie, géant mondial de l’exportation de blé. Face à ce défi, l’Hexagone redouble d’efforts et de stratégies pour réaffirmer sa présence sur le marché algérien, un partenaire commercial historique et stratégique.
Cette ambition s’est manifestée de manière significative lors des Rencontres franco-algériennes des céréales, tenues à Alger le 10 octobre. Cet événement, orchestré par Intercéréales, a réuni environ 150 acteurs clés du secteur. Soulignant les efforts concertés pour revitaliser les échanges bilatéraux dans le domaine céréalier. Divers sujets ont été abordés, notamment la qualité de la récolte française en 2023, les fluctuations des marchés mondiaux, et les innovations dans les techniques agricoles et la filière semences.
L’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, n’a pas caché les ambitions de son pays. Exprimant le désir de reconsolider les liens commerciaux et de rétablir la France comme partenaire privilégié de l’Algérie dans le secteur céréalier. Il est crucial de noter que l’Algérie est un importateur net de blé. Sa consommation dépendant largement des marchés internationaux.
Selon FranceAgriMer, lors de la première moitié de la campagne commerciale 2022/2023, l’Algérie s’est positionnée comme le deuxième plus grand acheteur de blé français, avec des achats augmentant de 30 %, s’élevant à 1,497 million de tonnes. Cependant, malgré cette augmentation, la menace concurrentielle de la Russie persiste. La nation eurasiatique a réussi à s’implanter fermement sur le marché algérien, ses exportations vers le pays nord-africain ayant presque quadruplé en 2022.
Plus encore, l’Union céréalière russe prévoit une augmentation drastique de ses exportations en 2023, pouvant atteindre jusqu’à 3,5 millions de tonnes. Dans ce contexte de concurrence intense, la France est alors poussée à innover et à valoriser ses points forts. Tels que la qualité supérieure de son blé et ses avancées technologiques en agriculture. L’objectif est clair : reconquérir le marché du blé algérien en établissant un partenariat durable et mutuellement bénéfique, au-delà des simples dynamiques transactionnelles.