Algérie – L’expert en énergie et ancien cadre de Sonatrach Ahmed Mechraoui détaille les manières de l’augmentation des prix du gaz algérien exporté vers l’Espagne. Dzair Daily vous en fait un rapport détaillé à ce sujet, ce 21 juin 2022.
Les prix du pétrole et du gaz ont atteint des niveaux records. Ainsi, la question s’est posée de la possibilité, voire le droit de notre pays, de jouer la carte du prix du gaz algérien contre l’Espagne. Que ce soit pour s’adapter au marché international, ou pour réagir au retournement concernant le Sahara Occidental.
Selon des experts bien au fait des contrats gaziers, l’Algérie peut augmenter le prix du gaz destiné à l’Espagne d’une moyenne de 5 dollars par million d’unités thermiques. Et ce, après avoir examiné les contrats et s’être assis à nouveau à la table des négociations. Il faudra alors faire usage des termes inclus dans les accords à long terme signés avant 2019. Une décision qui n’a pas encore été notifiée officiellement aux clients de Sonatrach.
Par ailleurs, les connaisseurs du dossier certifient que l’Espagne et d’autres pays européens ont imposé, il y a des années, l’inclusion de nouvelles clauses dans les contrats qui permettent la renégociation du prix du gaz. C’était afin d’ajuster le prix à la lumière de la baisse des prix du gaz sur le libre marché.
Toutefois, à présent, ces mêmes clauses permettent à l’Algérie de revoir les prix à la hausse à l’aune de la flambée actuelle du gaz mondialement. Il est à noter qu’un million d’unités thermiques coûte 30 dollars sur le marché international, tandis que l’Espagne l’acquiert auprès de l’Algérie à 7 $.
Algérie – Espagne : deux façons d’augmenter le prix du gaz
Dans le détail, l’expert en énergie et ancien cadre de la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach, Ahmed Mechraoui, a affirmé, à Echorouk, que la hausse des prix du gaz algérien exporté vers l’Espagne peut se faire de deux manières. La première manœuvre intervient automatiquement. Elle entre en vigueur après toute augmentation du prix du pétrole. Ce qui est universellement reconnu en matière d’approvisionnement en gaz.
Passons à la seconde façon de faire. Elle dépend du contenu des contrats signés ces dernières années. On a conclu la plupart de ces contrats avant la fin de 2019. Et certains se prolongent jusqu’en 2030. En effet, il y a des contrats à long terme. Ces derniers permettent de renégocier, avec la partie espagnole, le prix. Cela chaque deux ans, estime le même intervenant.
Mechraoui souligne que le prix du gaz en particulier et la méthode pour l’augmenter ou le réviser sont signés dans des clauses spéciales ; selon des termes confidentiels qui ne peuvent être divulgués. Dans le même contexte, l’expert en énergie, Abderrahmane Mebtoul, s’est exprimé, auprès du même média, sur les prix du gaz exporté vers l’Europe ; et que l’Algérie commercialisait entre 10 et 11 dollars par million d’unités thermiques.
Le prix varie, notamment, selon le type du gaz ; gazoduc ou le gaz traité en 2008. Il est à noter qu’on le commercialise aujourd’hui en Europe entre 5 et 7 dollars par million d’unités thermiques. Quoique l’Algérie cherche à l’avenir à le faire monter d’au moins 5 dollars. Et ce, pour qu’il se situe entre 10 et 13 dollars par million d’unités thermiques.
