Algérie – Le ministre de la Communication, Porte parole du Gouvernement s’est offusqué devant les images d’Ouyahia au cimetière transmises par les médias télévisuels. La diffusion des scènes de l’enterrement du défunt Laïfa Ouyahia déshonore la profession de journaliste, s’est indigné Pr. Amar Belhimer.
En effet, Amar Belhimer s’est montré scandalisé par les images prises au cimetière d’un ancien Premier ministre de l’Algérie, Ahmed Ouyahia en l’occurrence. «La couverture médiatique, notamment audio-visuelle, de l’enterrement de Me Laïfa Ouyahia; frère du prévenu Ahmed Ouyahia, a donné une image qui n’honore ni le métier de journaliste ni le peuple qu’on est censé servir »; a-t-il martelé ce mercredi dans un entretien à l’APS.
Ce peuple est « connu pour l’ancrage de ses valeurs de compassion devant la mort et de tolérance». Et d’ajouter : « En effet, outre qu’elles consacrent le procédé indigne de l’humiliation; les images d’un ancien chef de gouvernement menottes aux poignets, éprouvé et abattu par la perte de son frère; exhibé dans un spectacle indigne relèvent de l’indécence morale ».
Les images d’un Ahmed Ouyahia « rabaissé »; évoquent à Belhimer les souvenirs « des images répugnantes qui nous avaient déjà marqué par le passé. Plus précisément celles de l’actuel président de la République lors de l’inhumation de feu Réda Malek; moudjahid et ancien Chef du gouvernement, le 30 juillet 2017. M. Tebboune, alors premier ministre, avait semblé être marginalisé au milieu des rires et des étreintes; entre certains hauts responsables de l’État, du secteur privé et du syndicat ».
L’utilisation de telles images d’Ouyahia au cimetière est une violation d’un droit fondamental, selon Belhimer
« Au cœur du droit, il y a ce que les juristes apprennent dès la première année au titre des fondamentaux du droit civil »; explique l’intervenant. Il s’agit en réalité du « droit à l’image, entendu comme étant le droit sacré dont chacun dispose sur sa propre personne ». Ceci donc, « quelle que soit sa conditions sociale ». Ce droit est à classer dans le rang du « droit à l’intégrité physique et morale; le droit au respect de la vie privée; le droit à la dignité humaine ».
En sus, l’usage « de l’image d’un prévenu, de surcroît personnalité publique, nécessite son autorisation expresse et spéciale. Quel que soit l’espace et les circonstances où elle se produit. La protection de l’image est ainsi garantie dans les lieux privés comme dans les lieux publics »; a-t-il stipulé.
Le ministre et porte-parole a en dernier ressort dit savoir que notre secteur de la Communication était un champ à déminer; et des débris à rassembler. Cependant, il ne s’imaginait pas « l’ampleur des déficiences; des déficits; des défauts et des malformations; voire même des tares », a-t-il confié. Mais quand-même « avec, fort heureusement et souvent à la marge, des avancées de la profession; et des qualités, à titre individuel, de certains de ses acteurs ».