France – Le 23 janvier, le Parlement européen a voté une résolution demandant la libération immédiate de Boualem Sansal. Ce texte a été adopté par une large majorité : 533 voix pour, 24 contre et 48 abstentions. Pourtant, plusieurs eurodéputés de La France Insoumise (LFI) ont voté contre ou se sont abstenus. Parmi eux, Rima Hassan, dont le refus a déclenché une vague de réactions hostiles. Politiques de tous bords ont dénoncé ce choix, certains le qualifiant de “scandale”.
Pourquoi Rima Hassan s’est-elle opposée ?
Rima Hassan explique son vote en rejetant l’instrumentalisation politique de cette résolution. Selon elle, ce texte, soutenu par des partis de droite et d’extrême droite, servait des intérêts diplomatiques liés aux tensions entre l’Union européenne et l’Algérie. Elle critique notamment la signature de la résolution par Marion Maréchal-Le Pen et des amendements qui, selon elle, dépassaient l’objectif humanitaire initial.
Elle a aussi remis en question les idées de Boualem Sansal, affirmant qu’il défend des thèses identitaires et reprise la rhétorique du “grand remplacement”. Hassan insiste sur le fait qu’elle n’est pas opposée à la libération de Sansal, mais qu’elle refuse que son cas soit utilisé pour alimenter une escalade politique.
Rima Hassan explique sur son compte X et avec précisions pourquoi elle a voté contre la libération de Sansal.
Les réactions : une condamnation exagérée , Retailleau va loin
De nombreuses figures politiques ont vivement réagi. Bruno Retailleau, président des Républicains, a dénoncé un acte “indigne” et a pointé du doigt le silence de LFI face à ce qu’il qualifie “d’infamie”. Raphaël Glucksmann, eurodéputé de gauche, a jugé ce choix “profondément scandaleux”. François Ruffin, ancien membre de LFI, a aussi exprimé son désaccord : “La place d’un écrivain n’est pas en prison. Évidemment qu’il faut soutenir sa libération.”
sur son compte X , Retailleau hausse encore une fois le ton et attaque:
En votant contre la résolution pour la libération de Boualem Sansal qui prévoyait aussi une mission médicale pour évaluer son état de santé, Rima Hassan a sombré dans l’indignité. Indignité qui rejaillit sur La France Insoumise qui l’a fait élire et qui se tait face à cette infamie.
Même au sein de la gauche, le vote de Hassan a choqué. Nathalie Loiseau, eurodéputée centriste, a parlé d’une “honte”. Ces réactions illustrent le consensus habituel sur ce type de dossier humanitaire, ce qui rend la position de LFI d’autant plus isolée.
Une controverse dans un contexte sensible
Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, a obtenu la nationalité française en 2024 grâce à l’intervention d’Emmanuel Macron. Son arrestation en Algérie en novembre 2024 est perçue comme une répression envers les voix critiques du régime. Les soutiens à sa libération affirment que son emprisonnement illustre la dégradation des libertés en Algérie.
Pourtant, Rima Hassan a choisi de mettre en avant la complexité politique. Sur les réseaux sociaux, elle a insisté sur le fait que ce vote ne concernait pas seulement Sansal, mais aussi des enjeux diplomatiques plus larges. Elle a reproché au texte de mêler des thématiques sensibles comme l’immigration algérienne et les relations UE-Algérie.
Rima Hassan: Une affaire qui dépasse le cas Sansal
Le vote de Rima Hassan divise et met en lumière des fractures idéologiques. D’un côté, les soutiens à Sansal défendent les principes de liberté et d’humanité. De l’autre, Hassan et LFI dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une instrumentalisation politique. Cette affaire illustre aussi la difficulté de séparer humanitaire et politique dans un contexte de tensions internationales.
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