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Les incidences des tensions en Ukraine sur le cours des hydrocarbures, les produits alimentaires et la sécurité mondiale, selon Pr Mebtoul (2/2)

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Économie – Vous trouverez ici, ce 7 mars 2022, la suite de la contribution envoyée à notre rédaction, dans laquelle le Professeur Abderrahmane Mebtoul se penche sur l’impact de la guerre en Ukraine menée par la Russie sur le cours des hydrocarbures. Il tente également d’anticiper le sort reservé par ce différend politico-militaire aux produits alimentaires, comme le blé, et à la situation sécuritaire à l’échelle internationale. 

Effectivement, Pr Abderrahmane Mebtoul se donne la peine de scruter de près la situation en Ukraine pour identifier avec un maximum de précision et de lucidité l’incidence sur le cours des hydrocarbures (pétrole et gaz), les produits alimentaires et la question de la sécurité à l’international, que pourrait avoir cette guerre de la Russie contre l’Ukraine et les réactions des différents antagonistes à travers le monde.

Vous l’aurez compris, il existe deux belligérants sur le terrain du combat militaire. Mais les intervenants sur la scène internationale sont multiples. Le Professeur des Universités continue d’essayer de démêler tout cela.

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Incidences des tensions en Ukraine sur le cours des hydrocarbures, les produits alimentaires et la sécurité mondiale : texte intégral de la seconde partie 

En effet, la Russie et l’Ukraine, grâce à leurs riches terres fertiles, les « tchernoziom », sont devenus des puissances agricoles de premier plan. Cela avec leur production de blé ; maïs, orge ou tournesol. La Russie s’est imposée comme le premier exportateur mondial de blé, et l’Ukraine a écoulé à elle seule plus de la moitié de l’huile de tournesol commercialisée sur la planète.

C’est que la Russie, et l’Ukraine représentent 30 % des exportations mondiales de blé et d’orge. L’Ukraine étant le 4eme exportateur mondial de maïs. Le 5ème en blé. Le 3eme en orge. Et elle détient des positions dominantes sur le marché mondial en tournesol. C’est-à-dire en huile. Mais également en tourteaux. Particulièrement, pour alimentation animale. La tonne de maïs, sur l’échéance rapprochée d’une livraison en mars, se cotait le 3 mars 2022  à 280 euros pour remonter le 4 mars, à 290 euros.

Concernant le blé, celui-ci a atteint jeudi 316 euros le 03 mars , si la crise devait durait selon certains experts pourrait atteindre  entre 450/500 euros, il en est de même pour les prix du tournesol, les deux pays représentant près de 80 % des exportations mondiales d’huile de tournesol. Ainsi, les cours du colza progressent très nettement dans le sillage des autres huiles selon le cabinet Agritel, l’huile de palme était de de 500 ringgit, à 6 458 ringgit la tonne, sur l’échéance de mai 2022.

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La Russie sanctionnée 

3 – Quant aux incidences des sanctions économiques contre la Russie, les    finances sont le nerf de la guerre, où en ce XXIème siècle , ce ne sont plus les opérations militaires mais les retombées économiques qui déterminent la puissance d’une Nation. L ‘éviction du système SWIFT et le blocage  du système de messagerie interbancaire, imposée par les pays occidentaux , bien que certaines banques continuent  dans les transactions pour le gaz sous pression de l’Allemagne fortement dépendante du gaz russe, a conduit Moscou à étudier des alternatives.

Et ce, vers le système de paiement interbancaire transfrontalier (CIPS) ; qui a  été  développé par la Chine  en 2015, le système de paiement CIPS étant principalement utilisé pour régler les crédits internationaux en yuan et les échanges liés à l’initiative “Belt and Road”, agissant comme un système alternatif au traditionnel Swift créé en 1973, bien qu’il n’en soit pas encore totalement indépendant. 

Ces sanctions économiques ont un impact négatif sur l’économie russe, mais parallèlement, sur l’économie mondiale,  des milliards de dollars de dette russe détenus par les banques  et avec l’arrêt des  intérêts sur cette dette ne seraient plus payés, ce qui a un coût. 

Les options qui s’offrent encore au gaz russe

Par ailleurs, pour exporter son gaz et son pétrole, la Russie peut contourner partiellement les sanctions financières, en s’orientant vers la Chine où les relations commerciales de Pékin et de Moscou étant régies à 17,5 % par le yuan contre 3,1 % en 2014, donc étant encore marginales bien qu’en progression.

Aussi, malgré une intensification des échanges gaziers  avec la Chine, comme le fameux gazoduc « Power of Siberia » environ 2000 km dont le coût provisoire, pour une capacité en 2022-2023 de 38 milliards de m3 par an, soit 9,5 % du gaz consommé en Chine, comme montré précédemment la majeure partie des échanges de la Russie se fait avec l’Europe ,représentant à elles seules entre 15/20 % du PIB russe.  

La Russie ayant une dette relativement faible , moins de 20% du PIB  en 2021,  peut  vendre une partie des yuans représentant 13% environ des devises et une partie de son stock d’or, environ 2.299 tonnes .et utiliser ses réserves de change où  les données de la Banque centrale de Russie étant  passées de près de 448 milliards de dollars début 2018 à environ 630 milliards de dollars en janvier 2022. 

Incidences des tensions en Ukraine sur le cours des hydrocarbures, les produits alimentaires et la sécurité mondiale : Mebtoul tire les conclutions

En conclusion, avec le réchauffement climatique, le monde doit accélérer la transition énergétique et s’orienter vers un Mix énergétique, existant d’autres alternatives que les énergies traditionnelles qui seront encore pour longtemps dominantes entre 2022/2030,  dans le bouquet énergétique. 

Le premier axe est l’efficacité énergétique où la sobriété peut permettre des économies variant entre 30/50%. Le second axe est le développement des énergies renouvelables devant combiner le thermique et le photovoltaïque dont le coût de production mondial a diminué de plus de 50%. Et il le sera plus à l’avenir.

Le troisième axe selon les experts, horizon 2030/2040, est le développement de l’hydrogène comme source d’énergie ; pour le transport et le stockage des énergies intermittentes et pourrait aussi permettre de produire directement de l’énergie ; tout en protégeant l’environnement. L’hydrogène en brûlant dans l’air n’émettant aucun polluant et ne produisant que de l’eau.

La culture comme levier de la paix

Espérons le dialogue, au lieu des conflits, dans toutes les contrées du monde. En Amérique, en Asie ; en Europe et en Afrique. C’est afin de promouvoir l’esprit de paix, de tolérance  et  l’ouverture d’esprit. Tout cela nécessite en ce XXIème siècle la promotion de la culture. Celle-ci est le fondement du dialogue des civilisations, source d’enrichissement mutuel, où chaque Nation devra concilier la modernité et ses traditions.

C’est que l’ère des confrontations n’a eu cours que parce que les extrémistes ont prévalu. Ils dominent dans un environnement fait de suspicion et d’exclusion. Connaître l’autre, c’est aller vers lui, c’est le comprendre, mieux le connaître.. 

Face à un monde en perpétuel mouvement, tant en matière de politique étrangère, économique, que de défense, actions liées, avec les derniers événements en Ukraine, se posent, l’urgence d’une coordination. Cette dernière deverait être internationale et régionale. Le but est d’agir efficacement sur les événements majeurs. Et faire de l’Europe, du bassin méditerranéen et de l’Afrique, un lac de paix et de prospérité partagée. 

NDLR : les avis des auteurs des contributions apparaissant ici ne reflètent pas nécessairement la vision du journal.

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