Algérie – L’écrivain algérien est au centre d’une vive polémique suite à un article publié dans un journal français où il évoque « l’échec provisoire » du Hirak pacifique.
En effet, l’écrivain et journaliste algérien Kamel Daoud, a suscité depuis quelques jours un tollé médiatique et de vives réactions sur les réseaux sociaux suite à un pamphlet publié le 12 janvier dernier dans l’hebdomadaire français Le Point; dans lequel il a affirmé que le Hirak s’est soldé par un « échec provisoire ».
Dans son texte, l’auteur de « Meursault contre-enquête » estime que le passage des élections présidentielles du 12 décembre dernier est une« victoire du pouvoir sur le hirak », résultant du fait que le mouvement de contestation populaire, très actif dans les grandes villes, surtout dans la capitale Alger, « a tourné le dos à l’Algérie profonde ».
Le journaliste du Quotidien d’Oran précise par ailleurs que le Hirak a échoué car il n’a pas réussi à trouver une structure autour de leaders sérieux. Il poursuit en pointant du doigt le déni et le folklorisme dans lequel est entré le mouvement de protestation algérien.
Les réactions « fusent » de toutes parts
L’article de Kamel Daoud n’est pas passé inaperçu, c’est le moins que l’on puisse dire. L’écrivain algérien s’est attiré les foudres d’une grande partie des algériens suscitant une avalanche de réactions, de la part des internautes mais également de la part des intellectuels.
« [Le Hirak] n’est pas une partie de belote. On ne peut pas le débriefer comme on le ferait pour un match de football »; a lancé le journaliste et écrivain algérien Mohamed Benchicou, qui fustige le texte de Kamel Daoud. « Il n’a pas à réussir ou échouer. Il est le legs d’honneur que chaque génération laisse à la suivante »; poursuit le fondateur du quotidien Le Matin, cité par le média TSA.
« Kamel Daoud a contribué par ses chroniques dans le Quotidien d’Oran à critiquer Bouteflika et à délégitimer politiquement son régime, et quand la génération qui le lisait est passée à l’action, il la désavoue, lui reprochant d’être une minorité urbaine, d’être radicale et d’avoir refusé le dialogue avec le pouvoir »; a rétorqué pour sa part le sociologue et politologue algérien Lahouari Addi.
« Des victoires désormais arrachées par le hirak on peut énumérer, sans être exhaustif, l’annulation du 5é mandat auquel prétendait l’ex-président Bouteflika. […] Son très remuant frère cadet Said, ainsi que tous ceux parmi ses proches. […] La chute des quatre partis de l’Alliance Présidentielle dont tous les chefs, sans exception, ont été incarcérés. […] La fin des oligarques les plus toxiques est également à mettre à l’actif du hirak. »; a estimé de son côté, l’économiste et journaliste d’El Watan Nordine Grim, cité par le média économique Algérie Eco.
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