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samedi, 5 octobre 2024
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«Des héritiers de l’Algérie française» qui nient l’indépendance de l’Algérie ?

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Algérie – Les nostalgiques les plus « farouches » de l’Algérie française ont une relève (des héritiers) qui a récupéré le même sentiment de déni de l’indépendance de notre pays. C’est ce qu’a affirmé, aujourd’hui lundi, l’historien Benjamin Stora, à l’égard de ses détracteurs en France, qu’il situe majoritairement dans une case doctrinale déterminée.

Dans l’entretien qu’il a accordé au quotidien national Le Soir d’Algérie, Benjamin Stora a abordé les résistances émises en France ; à l’encontre de sa nomination par Emmanuel Macron ; pour mener le travail de mémoire commune à la France et à l’Algérie. Il s’agit, selon l’interviewé, de ceux qui perçoivent toujours cette dernière comme colonie française. Ce sont « les héritiers des ultras de l’Algérie française qui n’ont jamais accepté l’indépendance », clame Stora.

Leur « réaction de refus de regarder en face le passé colonial de la France n’est pas nouvelle ». C’est « le même courant idéologique » de jadis ; qui porte aujourd’hui cette vision du passé. L’historien, désigné pour travailler à côté de son binôme algérien, docteur Abdelmadjid Chikhi, s’étonne d’entendre proférer contre lui ; des accusations de parti pris. C’est « le simple fait de travailler pendant de longues années ; sur la partie algérienne de cette histoire » ; qui lui a valu cette étiquette de penchant pour la version algérienne (impartialité).

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Son « mémoire de maîtrise sur le nationalisme algérien ; sous la direction de René Rémond » n’y est pas pour rien. Son travail avec de « grands historiens algériens comme Mahfoud Kaddache ; et Mohammed Harbi, pour établir » son « Dictionnaire biographique de militants nationalistes » ne l’est pas non plus.

« Décolonisation des imaginaires » : Une entreprise chronophage, estime Benjamin Stora

« L’accusation de partialité est tendancieuse car j’ai également travaillé sur le côté français », souligne l’interlocuteur du journal francophone. « Par exemple avec les biographies de Charles de Gaulle ou de François Mitterrand ; sur l’histoire des appelés, et sur les juifs d’Algérie. « Indigènes » devenus français par le décret Crémieux de 1870 ».

Par la suite, l’orateur assure : « La bataille pour la décolonisation des imaginaires est une entreprise de longue durée ». Les nostalgiques de l’Algérie française sont probablement les plus concernés ; par cette réplique de l’historien. Celui-ci confie par ailleurs qu’il « ne sais pas si un nouveau discours d’excuses officielles suffira ». Sera-t-il en mesure, à lui seul, « d’apaiser les mémoires blessées ; et de combler le fossé mémoriel qui existe entre les deux pays » ? Benjamin Stora semble peu convaincu là-dessus.

« À mes yeux, explique-il en revanche, il importe surtout de poursuivre la connaissance de ce que fut le système colonial ». Il faut continuer pour cerner « sa réalité quotidienne et ses visées idéologiques ». Mais également saisir « les résistances algériennes et françaises à ce système de domination ». Selon les mêmes propos, il est question d’un « travail de longue haleine ». Un véritable travail de fourmi. « Nous devons le mener ensemble des deux côtés de la Méditerranée », insiste donc Stora. 

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