Algérie/Espagne – La Guardia Civil a annoncé le démantèlement d’un réseau de passeurs de « Harraga » opérant entre le Maghreb et l’Espagne. Au total 9 tentatives d’immigration clandestine en provenance d’Algérie ont été mises à l’échec.
Les côtes espagnoles ont tout récemment connu une vague inquiétante d’immigrés clandestins en provenance d’Algérie. Dans un mini-reportage diffusé ce 14 mai, la Guardia Civil espagnole a annoncé l’arrestation de 11 personnes à Almería; accusées entre autres, de faire partie d’un réseau criminel ayant pour objectif de faciliter l’entrée en Espagne d’étrangers de manière irrégulière.
En effet, la Guardia Civil a souligné être intervenue sur une vaste opération de mise en échec de plusieurs tentatives d’immigration clandestine. Au total, 9 embarcations de fortune en provenance d’Algérie ont été interceptées; 5 d’entre elles ont été au large des côtes espagnoles; tandis que les 4 autres ont été interceptées en haute mer.
La même source précise que les passeurs interpellés dans le cadre de cette opération de lutte contre l’immigration clandestine, agissaient entre Oran et Almería. Ces derniers ont réussi à faire passer 126 « Harraga » algériens vers l’Espagne, dont des femmes enceintes et des mineurs; et ce, en l’espace de 48 heures, précise la Guardia Civil.
Vers la reprise du phénomène des « Harraga » ?
Le 23 avril dernier, le quotidien espagnol El País; avait fait état d’un étrange mouvement des clandestins en situation irrégulière. En s’appuyant sur les informations recueillies auprès de la Guardia Civil espagnole; le quotidien avait rapporté que de nombreux sans-papiers Algériens d’Espagne ont entamé une vague d’immigration inverse, fuyant la péninsule ibérique vers la côte ouest Algérienne. Certains Harraga en Espagne sont allés jusqu’à payer « jusqu’à 5.000 euros pour embarquer en sens inverse et revenir au pays »; avait souligné El País.
Le même phénomène a été observé au Maroc, selon ce qu’a rapporte le site d’informations marocain Bladi. En effet, « de nombreux clandestins marocains vivant en situation irrégulière sur le sol espagnol » avaient à leur tour, pris le risque de revenir vers leur pays d’origine en payant la somme modique « de 50.000 dirhams ».
Cette tendance inédite avait été observée durant le contexte sanitaire délicat que traversait l’Espagne durant le mois d’Avril; où le pays était plongé en plein confinement en raison du Coronavirus. Des milliers de sans-papiers avaient vu leur quotidien chambouler du jour au lendemain; en se retrouvant au chômage et sans la moindre ressource pour subvenir à leurs besoins les plus élémentaires.
Néanmoins, avec le déconfinement et la stabilisation de la crise sanitaire du Covid-19 en Europe en général et en Espagne en particulier, les prémices d’un retour à la tendance « d’avant la crise » se dessine déjà. En effet, de nombreuses embarcations prennent d’ores et déjà le large; au départ des côtes algériennes et à destination des côtes européennes, et des centaines de « candidats » algériens à l’immigration clandestine sont préparés à prendre des risques au péril de leurs vies.