France – Les familles musulmanes sont plongées dans le désarroi face à la saturation des carrés musulmans dans les cimetières français; suite à l’intensification des décès par le Coronavirus, et l’incapacité des pays Maghrébins, dont l’Algérie, à rapatrier les dépouilles par prévention sanitaire.
Après avoir plombé les activités mondiales, la pandémie du Coronavirus Covid-19 n’aura rien épargné sur son passage; car même pour être enterrées; les dépouilles n’ont plus de place dans certains pays. Évoquons dans ce contexte, les musulmans ayant succombé au Coronavirus, n’ont plus de place dans les cimetières français. Parallèlement à cela, le rapatriement des corps dans leur pays d’origine a été suspendu en raison du risque sanitaire; ce qui accentue la détresse de leurs familles.
Au niveau national, les autorités exigent un « certificat de non-contagion » au Coronavirus pour accepter qu’un défunt soit rapatrié au pays; contrairement au Maroc et à la Tunisie qui ont carrément suspendu les rapatriements des corps; décédés du Coronavirus ou pas. Quant aux pays de l’Afrique Subsaharienne, il n’y a plus de trafic aérien, seuls des vols cargo sont maintenus vers la Turquie; confie le responsable des pompes funèbres musulmanes Al-Janaza, à Pierrefitte (Seine-Saint-Denis – France), cités par l’AFP.
Pour sa part, Mohammed Moussaoui, président du conseil français du culte musulman (CFCM); estime que cette crise sanitaire a révélé le manque de carrés réservés aux dépouilles musulmanes en France alors qu’habituellement, 80 % des défunts se font enterrer dans leur pays d’origine; a-t-il expliqué à la même source.
Il poursuivit en indiquant que ces espaces sont évalués à environ 600 sur 35 000 cimetières et que la pression s’est accentuée dans les cimetières situés dans les régions des Hauts-de-France; d’Ile-de-France, d’Auvergne-Rhône-Alpes et de la Provence-Alpes-Côte d’Azur, « là où la population musulmane est concentrée »; a détaillé le président du CFCM.
Les familles musulmanes s’inquiètent
Selon un témoignage, 15 jours se sont écoulés entre le décès et l’inhumation du corps; faisant défaut à la tradition qui est de trois jours maximum. Le fils du défunt a dû batailler plusieurs jours pour trouver une place dans une ville plus éloignée de leur lieu de résidence; a souligné la même source. « Il y a beaucoup de décès, il devient difficile de gérer les émotions des familles; de les rassurer et surtout d’enterrer rapidement leurs proches comme le prescrit le rite funéraire musulman »; a reconnu Moussaoui.
Notons que pour sa part, l’association des maires de France, avoir un carré confessionnel musulman, juif ou autre « n’est pas une obligation »; le cimetière doit être neutre et laïque, rapporte l’AFP; alors que le Recteur de la Grande Mosquée de Paris, Hafiz Chems-eddine; a sollicité une demande partagée par le CFCM afin de créer de nouveaux espaces d’inhumation pour les musulmans.
Rappelons, que le 12 avril dernier, le député de la communauté Algérienne de l’étranger, Samir Chaâbna; a assuré que « les restes » des dépouilles des ressortissants Algériens de la diaspora ayant succombé au Coronavirus pourraient être rapatriés en Algérie; après une période de six à douze mois de leur enterrement en France.