France – Dans l’après-midi de ce samedi 30 mai des milliers de manifestants ont marché sur Paris. L’action « interdite » et présentée par ses initiateurs et les médias français comme une « marche des solidarités » réclamant la « régularisation des sans-papiers et une révision de la politique migratoire française ».
Les marcheurs ont en fait répondu à l’appel partagé à grande échelle par les réseaux sociaux. On parle de 210 organisations et 300 personnalités publiques dont provient l’invitation à descendre pacifiquement dans la rue pour soutenir les migrants clandestins, parmi lesquelles figurent les « harraga » Algériens.
Le texte diffusé sur le web et relayé par les internautes et ayant drainé des foules solidaires avec les résidents irréguliers s’alarme « pour ces populations (les sans-papiers en Europe); la crise sanitaire actuelle est en train de devenir une véritable bombe sanitaire ».
« Régularisation inconditionnelle de tous les sans-papiers »
Les organisations de défense des droits des étrangers et les personnalités de divers horizons demandent la « régularisation inconditionnelle de tous les sans-papiers », y compris les harraga Algériens. Ils revendiquent de leur accorder le « droit aux revenus sociaux, droit aux mesures de chômage partiel pour celles et ceux qui travaillaient et accès gratuit à la santé ». Force est de constater que les individus séjournant clandestinement en Europe ont subi les retombées de la pandémie de manière atroce.
La marche parisienne a gagné la place de la République après un passage par le quartier de l’Opéra. Les organisateurs ont préalablement prié tous les participants de prendre part à l’événement « avec masques et distanciation physique ».
« Une action revendicative et solidaire » bravant l’interdiction
La marche a lieu dans un contexte frappé par les mesures barrière adoptées contre la propagation du Coronavirus. Dans la Capitale française il n’est pas permis de se rassembler sur la voie publique; 10 personnes au maximum peuvent le faire. Au-delà, c’est illégal !
« Les risques sanitaires qu’un tel événement est susceptible de générer, justifient que le préfet de police; n’autorise pas, à titre dérogatoire, cette manifestation »; a indiqué un communiqué des services de sécurité faisant référence au décret du 11 mai.
#Manifestation | En application de l'article 7 du décret du 11 mai 2020, le préfet de Police a pris la décision d'interdire une manifestation organisée le samedi 30 mai.
Consultez notre communiqué de presse pour plus de précisions 👇 pic.twitter.com/3ms4O6Q5Mm— Préfecture de Police (@prefpolice) May 28, 2020
« Devant la forte mobilisation, le cortège s’élance malgré l’intervention des forces de l’ordre pour interdire le départ des manifestants »; a tweeté quelques minutes après 15h le journaliste Rémy Buisine. La police a tenté de disperser les manifestants dans plusieurs autres zones.
Il est utile de souligner que ceci n’est que le début paraît-il; car les organisateurs ont déjà annoncé d’autres manifestations de ce type un peu partout en France. Donc la mobilisation compte se maintenir et peut-être même s’intensifier davantage.