Algérie – Face aux devises étrangères, notamment le dollar, la dévaluation du dinar est considérable pour les années à venir. Mais si cette situation ne plait pas pour des patrons d’entreprises, des spécialistes en voit plusieurs avantages. On vous explique.
D’après ce que nous a révélé le document du projet de loi de Finances (FLP) de l’année prochaine, 2021, la monnaie d’Algérie, dinar continuera à se dégringoler vis-à-vis les devises étrangères, notamment le dollar pour les trois prochaines années. Dans cette conjoncture de crise sanitaire et économique, un spécialiste voit les choses sous un autre angle contrairement aux patrons de plusieurs entreprises qui choisissent les plus sombres des perspectives. Aux yeux de cet expert, cette dépréciation, voire dévaluation se place dans un cadre préventif.
En effet, d’après ce qu’a indiqué le quotidien généraliste Echorouk dans son édition du 31 octobre 2020, l’expert en économie, Kamel si Mohamed a indiqué que le gouvernement a choisi de recourir à cette méthode afin d’injecter des nouvelles ressources financières pour combler le déficit budgétaire. S’éloignant également de l’endettement extérieur et éviter l’impression de la monnaie (la planche à billets). Ce n’est cependant pas tout, laisser filer la monnaie nationale pourrait sauver les citoyens. Dans le détail, et sans cette dévaluation, l’État pourrait imposer une politique de rationalisation des dépenses serrant ainsi la ceinture de l’ensemble de la citoyenneté qui est encore sous l’impact de Coronavirus.
Notons par ailleurs que la monnaie se déprécie, et se dépréciera encore. Le taux de change du dinar diminuera chaque année de 5%. Il devrait donc atteindre l’année prochaine 142.2 DZD face au dollar américain. Sous ce même rythme, la monnaie nationale atteindra 156.8 DZD après deux ans. Selon les indicateurs inclus dans le projet de Finances de l’année 2021, le taux d’inflation pour la même année est estimé à 4.5%, 4% en 2022 et 4,7 % en 2023.
Dévaluation, le miroir à double face : Face aux avantages, il y a aussi des désavantages
Malgré quelques inconvénients, avec une vision remplie d’espoir dans ces temps maigres, l’expert pense qu’opter pour cette dévaluation est la solution la moins dommageable. Elle pourrait donc éviter au gouvernement de recourir vers d’autres méthodes qui ne semblent pas apporter du bien pour le pays et ses citoyens. Toujours selon Kamel Si Mohamed, cette mesure a contribué largement à pomper 800 milliards de dinars cette année.
Ce dernier, s’il estime que cette décision est la plus convenable, il nie cependant pas ses désavantages. L’un des impacts portent principalement sur la balance commerciale du pays. Il s’agit du pouvoir d’achat. Selon ses dires, cette dévaluation va également toucher au taux d’inflation en Algérie. Ce dernier aurait pu s’élever si le taux d’inflation internationale avait été élevée pour sa part. Cependant, sur un ton plutôt rassuré, le spécialiste tranche : « Heureusement, nous ne vivrons pas un scénario d’inflation importée ».
Par ailleurs, le même orateur dans sa déclaration au média arabophone, souligne que cette dévaluation entraînera nécessairement une augmentation du taux de change parallèlement sur le marché noir. Cela va sans dire. Surtout après la reprise des vols. Chose qui pourrait aggraver la hausse des prix des matériaux et produits importés dans le marché. Affectant ainsi le pouvoir d’achat qui baissera encore.