France – Le juge des libertés et de la détention a pris la décision de prolonger la détention de “Doualemn”, alias Boualem N., pour une durée supplémentaire de 26 jours. Les autorités ont arrêté cet influenceur de 59 ans, suivi par 168 000 abonnés sur TikTok, à Montpellier le 7 janvier. Elles l’accusent d’avoir incité à la violence dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Justifiant ainsi sa décision, le magistrat a évoqué un “risque de trouble à l’ordre public” ainsi qu’une possible influence négative sur un public jeune. En réaction immédiate, ses avocats ont annoncé leur intention de faire appel.
Expulsion et retour : un nœud diplomatique
Le 9 janvier, Doualemn a été expulsé vers l’Algérie. Cependant, les autorités algériennes ont refusé de l’accueillir, le renvoyant en France peu de temps après. Ce refus a exacerbé les tensions diplomatiques déjà existantes entre Paris et Alger. Doualemn, installé en France depuis 36 ans, est titulaire d’une carte de séjour valide depuis 15 ans. Par ailleurs, il est père de deux enfants issus de son mariage avec une Française. Ses avocats insistent sur ces éléments pour contester la légitimité de sa détention, qu’ils jugent injustifiée.
Des relations diplomatiques sous pression
Cette affaire s’inscrit dans un contexte de dégradation des relations entre la France et l’Algérie. Alger a critiqué l’expulsion de Doualemn, la qualifiant d’”arbitraire et abusive”. De son côté, Paris considère le renvoi du détenu comme une provocation. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a averti que la France pourrait “riposter” si ces tensions venaient à s’aggraver. Cette situation illustre la fragilité des relations diplomatiques entre les deux pays et met en lumière des différends de plus en plus marqués.
Une situation sanitaire préoccupante
Selon son avocate, Doualemn souffre d’une maladie rare du sang. Elle estime que son état de santé rend sa détention incompatible avec les exigences humanitaires. Par ailleurs, cette situation soulève des questions sur la manière dont les autorités françaises équilibrent leurs obligations judiciaires avec le respect des droits humains, en particulier lorsqu’il s’agit de détenus souffrant de graves problèmes de santé.
Un cas qui n’est pas isolé
De plus, les autorités françaises ciblent également d’autres influenceurs algériens, en plus de Doualemn, dans des procédures judiciaires. Elles accusent quatre influenceurs et une Franco-Algérienne d’avoir tenu des propos haineux, souvent dirigés contre des opposants au gouvernement algérien. Ces affaires ne font qu’ajouter à la pression qui pèse sur les relations déjà fragiles entre les deux nations.
L’affaire Doualemn met en évidence la complexité des enjeux à la croisée de la liberté d’expression, des droits humains et des relations diplomatiques. Chaque décision prise dans ce dossier risque d’avoir des répercussions profondes.
Source: BFM TV
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