Algérie – Après plus de dix ans depuis son lancement, l’ambitieux projet de production d’énergie solaire Desertec serait sur le point de se concrétiser avec l’imminente signature d’un accord algéro-allemand.
Jugé comme étant le plus grand projet d’énergie solaire au monde, le dossier du projet de production d’énergie solaire Dii Desert Energy (Desertec) est revenu sur la table des négociations en l’Algérie et l’Allemagne qui sont en concertation depuis trois mois, en vue de préparer un accord qui permettra la relance le projet.
En effet, selon les récentes déclarations du ministre de l’Energie Mohamed Arkab, la signature d’une convention entre le Groupe public Sonelgaz et les partenaires Allemands est prévue avant le mois d’avril de l’année en cours. Cet accord vise à créer « un cadre de consultations entre les deux parties sur des bases solides », a rapporté l’agence de presse officielle APS.
Le projet Desertec en chiffres
Desertec est un gigantesque projet éco-énergétique se basant sur l’exploitation de l’énergie solaire disponible dans le déserts d’Afrique du Nord dont le Sahara Algérien, afin d’approvisionner durablement les régions avoisinantes dont l’Europe, en électricité verte.
Le projet a vu le jour en 2003 sous l’égide du Club de Rome. Son coût d’investissement est estimé à pas moins de 400 milliards d’euros, permettant de couvrir jusqu’à 20 % de la demande d’électricité en Europe.
En 2009, soit 6 ans plus tard, la Fondation Desertec a été créée en janvier 2009 dans le but d’accélérer et d’améliorer la mise en œuvre du projet Desertec. Moins de 4 ans après le lancement de la fondation, à savoir en juillet 2013, la Desertec Corporation a décidé de se séparer de ses 19 partenaires. L’explication communiquée à cette époque faisait état de « divergences avec les objectifs commerciaux exprimés par les parties participantes ».
De son côté, l’Algérie dirigée par les gouvernements successifs sous le règne de l’ex-président déchu Abdelaziz Bouteflika n’a pas exprimé un vif intérêt vis-à-vis du projet et a même jugé que ce dernier était « inutile », rapporte le quotidien arabophone El Bilad.
La relance du projet en 2020
L’arrivée de Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’Algérie a été marquée par un changement de position concernant ce dossier en particulier. En effet, d’après le programme présenté par le nouveau président, le recours aux énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire est à l’ordre du jour.
Ainsi, le ministre de l’Energie Mohamed Arkab a annoncé le 13 février dernier la relance du projet Desertec, assurant que l’Algérie serait capable de produire pas moins de 15.000 mégawatts d’électricité à l’horizon 2030. À cet effet, Arkab a expliqué que Sonelgaz était chargée de mettre en œuvre des programmes de développement des énergies renouvelables par le biais de centrales solaires dans le grand Sud algérien.