Algérie – Les essais cliniques avec la Chloroquine que l’OMS mène avec ses partenaires à travers le monde sont temporairement suspendus. L’Organisation mondiale de la santé a révélé l’information ce lundi 25 mai. L’Algérie a adopté ce traitement vers la fin mars dernier.
Cette décision, prudentielle car prise par « précaution », est motivée par l’étude publiée vendredi 22 mai dans la revue médicale The Lancet. Selon la publication l’usage contre le nouveau Coronavirus de la chloroquine ou de son dérivé l’hydroxychloroquine serait inefficace et vain, ou même néfaste et nocif. C’était au lendemain de la parution du texte scientifique, soit le samedi 23 mai, que la suspension provisoire a été décidée. Le directeur général de l’OMS a expliqué tout cela lundi à la presse par téléconférence, rapporte l’Agence France Presse – AFP.
Le lancement par l’OMS des essais cliniques portant notamment sur l’hydroxychloroquine, baptisés « Solidarité » a eu lieu il y a deux (2) mois maintenant. L’objectif consiste à l’élaboration d’un traitement contre le fléau viral. Dans ce sillage, « plus de 400 hôpitaux dans 35 pays recrutent activement des patients »; Le DG de l’Organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus ajoute : « près de 3 500 patients ont été recrutés dans 17 pays ».
Dr Mandeep Mehra, auteur principal de l’étude rendue publique sur les colonnes de la revue médicale, ni la chloroquine, ni son dérivé l’hydroxychloroquine ne se sont montrés bénéfiques les infectés hospitalisés. Pire que ça, ces molécules accentuent même le risque de décès et d’arythmie cardiaque. Cette recherche est la « première étude » en la matière à être menée « à large échelle » sur près de 15.000 malades. Elle démontre, preuve statistique robuste à l’appui; que ces deux traitements sont inutiles pour les patients contaminés.
Chloroquine : Pr Didier Raoult continue d’y croire
Le professeur Didier Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée-Infection, vante toujours le recours à l’hydroxychloroquine en association avec l’antibiotique azithromycine. Pour lui, rien de mieux actuellement le moment en matière de traitement des cas de Coronavirus, Covid-19. Il se montre sceptique par rapport aux propos avancés dans The Lancet.
« Ici, il nous est passé plus de 4 000 malades dans les mains, ne croyez pas que je vais changer d’avis parce qu’il y a des gens qui font du big data, qui est une fantaisie complètement délirante, qui prend des données dont on ne connaît pas du tout la qualité et mélange tout », a-t-il assuré. « Comment voulez-vous qu’une étude foireuse faite avec du big data change ce que nous avons vu ? »
Le spécialiste français parle d’étude réalisée auprès de bases de données, pas auprès de malades. « Donc je ne vais pas changer d’avis, insiste-t-il, parce qu’il y a des gens qui nous disent : “nous qui n’avons pas vu de malades, nous vous disons ce qu’il s’est passé, alors que vous qui avez vu des malades, vous ne savez pas ce qu’il s’est passé” ».
Protocole thérapeutique basé sur la chloroquine : Quid de l’Algérie ?
L’Algérie fait partie des pays qui ont recouru à ce traitement en coordination avec l’OMS. Le ministre Benbouzid a annoncé à plusieurs reprises que les premiers résultats de la mise en œuvre dudit protocole étaient « encourageants ». Le traitement a été testé sur des milliers d’Algériens infectés par le virus.
Le bilan épidémiologique enregistré jusqu’à hier lundi révèle leur. Les cas ayant bénéficié d’un traitement selon le protocole appliqué ont atteint 15.013 patients. Ceux-ci comprennent 6.656 cas confirmés selon l’analyse biologique et 8.357 cas selon la radiologie et l’analyse au scanner thoracique.