Algérie – Le Coronavirus, qui affecte gravement l’économie à l’échelle nationale et mondiale, n’a pas épargné le marché noir dans notre pays. Même le marché noir des devises a été impacté par la pandémie du Covid-19, selon le témoignage de plusieurs cambistes du célèbre Square Port Saïd, principale plaque tournante du change de devises à Alger.
Le prix de l’euro au Square Port Saïd d’Alger, oscille toujours sous la barre des 200 dinars et s’échange à 197 dinars à l’achat et à 199 à la vente aujourd’hui 15 mars; tandis que le dollar étasunien, en baisse lui aussi, s’échange à 176 dinars à l’achat et à 177 dinars à la vente. La livre sterling oscille quant à elle, autour des 217 dinars à l’achat et 219 à la vente.
Cette hausse du dinar algérien par rapport aux devises étrangères sur le marché parallèle, est à incomber d’après le média arabophone Al Araby Al Jadid, non pas à une quelconque élévation des indicateurs économiques, mais plutôt au recul de la demande, des importateurs et des citoyens, pour le dollar et l’euro.
Selon Adel, un vendeur au Square interrogé par Al Araby Al Jadid, le Coronavirus a tué le marché dans une période, extrêmement sensible, caractérisée par la saison de pèlerinage, et les voyages touristiques en Turquie et en Europe du Sud. Habituellement, les Algériens profitent de cette période du mois de mars pour voyager en Europe du Sud, à la recherche de la chaleur du printemps après la saison d’hiver, sans oublier notamment la saison de la Omra, qui est un moteur pour la demande de dollar.
D’après un autre vendeur de devises sur le marché parallèle, Toufik, qui s’est exprimé au même média, les vendeurs ont enregistré depuis le mois de février l’absence d’importateurs, qui appellent généralement par téléphone pour réserver des quantités importantes de la devise américaine en particulier.
Cela résulte, du gel jusqu’à nouvel ordre des activités liées à l’importation, en raison de la suspension des vols entre la Chine et l’Algérie, imposée par les mesures préventives prises contre la propagation du Covid-19.
L’épidémie du Coronavirus a frappé les prix des devises sur la place Port Saïd, après l’annulation des voyages à l’étranger. En effet, l’économie algérienne est confrontée à une situation catastrophique, et pas moins de 30.000 importateurs et exportateurs algériens sont menacés par la faillite, suite à l’arrêté des vols en raison du Coronavirus.
Selon la Fédération algérienne pour l’importation l’exportation et le commerce international, l’épidémie a entraîné une paralysie complète du trafic commercial à destination et en provenance de la Chine.
Ces milliards de dollars qui circulent sur le marché noir en Algérie
Dans l’absence de bureaux de change officiels, le marché informel des devises s’est imposé comme seule alternative, impliquant la circulation, dans ses circuits clandestins, de milliards de dinars. Cela a toujours dérangé les autorités, qui à maintes reprises ont déclaré la nécessité de stopper ses activités, sans pour autant concrétiser l’objectif annoncé.
L’expert et consultant international en investissement industriel, Mohamed Sayoud dans un entretien accordé au quotidien Al Massa, s’est posé en faveur de la fermeture définitive du marché parallèle des devises. Pour l’expert, il s’agit là d’un facteur de blocage de l’économie algérienne qui, une fois éliminé, l’inquiétude des investisseurs quant à l’installation de vraies industries dans notre pays se dissipera.
Rappelant par ailleurs la déclaration de Sami Agli, président du FCE, qui, dans un entretien accordé au quotidien national El Watan datant du 9 mars dernier, a estimé que le secteur de l’informel renferme la somme faramineuse de 80 milliards de dinars. Par la même occasion, l’homme d’affaires n’a pas manqué de déplorer, l’impact négatif qu’a ce secteur sur l’ensemble de la structure économique nationale.