Algérie – Après avoir fait l’objet de vives critiques sur les réseaux sociaux, la construction de la très atypique demeure sous forme d’une mini tour Eiffel n’est pas, non plus, passée inaperçue aux yeux du sénateur Abdelouahab Benzaim.
Une architecture des plus insolites ! Âgé de 50 ans, Omar Ould Fella est devenu célèbre malgré lui. Et pour cause : le promoteur immobilier est le propriétaire et l’artisan de l’exceptionnelle construction de la mini tour Eiffel, bâtie dans le sud-est de Tizi Ouzou, en Algérie. Aussitôt des photos et vidéos de l’œuvre architecturale sont apparues sur Internet, les réseaux sociaux se sont emparés de l’affaire et la presse ne parlent que de ça.
Entre indifférence et subjugation, tout le monde s’accorde, depuis quelques jours, à donner son avis. D’une hauteur de vingt-huit (28) mètres, l’édifice parade le paysage montagneux de la région d’Iferhounène. Cette réplique de la Dame de fer de Paris est visible à plusieurs kilomètres à la ronde. Au cœur d’un écrin de verdure de 600 m2, elle est composée de huit (8) étages de grande envergure.
Fortement inspirée de la Tour Eiffel parisienne, la maison, peinte en noir et blanc, a provoqué les foudres du sénateur du parti FLN. Abdelouahab Benzaim s’est en effet dit indigné au sujet du choix architectural. Il y voit des empreintes inconcevables de colonialité et des assorties d’un hommage impolitique à la culture d’une nation colonisatrice de l’Algérie.
Le membre du Sénat est même allé jusqu’à plaider pour la démolition de la demeure d’Ould Fella. « Les autorités locales doivent prendre des mesures. Cela en vue de débâtir ce symbole de fidélité au colonisateur. Notre terre doit rester pure de tout souvenir des massacres génocidaires qui pourraient la souiller ». C’est ce qu’a rédigé Abdelouahab Benzaim, ce mardi, sur sa page Facebook.
« La Tour Eiffel est une œuvre artistique universelle et la maison englobe d’autres vestiges de la civilisation humaine », selon le propriétaire
Face à la tourmente entourant sa maison, fortement inspirée de la Tour Eiffel, Omar Ould Fella reste de marbre. Le créateur propriétaire ne souhaite donc pas réagir aux multiples critiques. Il préfère toutefois mettre fin aux polémiques à sa façon. « Mon rêve était, avant tout, de construire une maison inaccoutumée qui sort de l’ordinaire ». C’est ce qu’a confié le promoteur immobilier au micro de la chaîne Ennahar TV.
Le natif de la région Ait Arbi, de l’ârch At Yetturaɣ, a par ailleurs tenu à expliquer le paradoxe de cette conception architecturale. « Mon choix s’est porté sur la Tour Eiffel, car elle incarne l’universalité ». L’entrepreneur de 50 ans s’est manifesté, cette fois-ci, auprès d’un média en ligne. Il a assuré, dans ce sens, qu’il a lui-même entièrement mené le projet, dont les travaux ont été lancés en 2018.
Il faut savoir que la singularité de ce vaste bâtiment ne repose pas uniquement sur la forme puddlée de la fameuse tour de fer française. Omar Ould Fella y a également glissé d’autres références aux monuments célèbres. Une allée d’une centaine de mètres rappelle la Grande Muraille de Chine.
De son côté, le sous-sol a été conçu dans le style de l’architecture des pyramides égyptiennes. « L’objectif escompté est de dynamiser le potentiel touristique au niveau des reliefs montagneux kabyles. J’aimerais qu’on bâtisse les sept merveilles du monde ici même ! », révèle-t-il en somme.
