Politique – Quel rôle jouera la nouvelle ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, dans les relations franco-algériennes ? Dzair Daily vous donnera quelques éléments de réponse dans la suite de cet article du 25 mai 2022.
La nouvelle ministre des Affaires étrangères française, Catherine Colonna, saura-t-elle préserver de bonnes relations franco-algériennes ? C’est en tout cas ce que son prédécesseur, Jean-Yves Le Drian a su faire avec brio. Ce dernier a en effet su préserver le calme même dans les situations les plus tendues. Il s’agit de ce que rapporte le quotidien arabophone Echorouk.
En effet, Jean-Yves Le Drian a su apaiser les situations les plus difficiles durant son mandat. Au moment du Hirak, lorsque tous les doigts étaient pointés vers la France. Et après les propos houleux du président Macron sur la nation algérienne. Cet épisode avait d’ailleurs conduit l’Algérie à convoquer son ambassadeur en France, Mohamed Antar Daoud, pour des consultations.
Ainsi, Catherine Colonna, avant d’être nommée ministre des Affaires étrangères, n’était pas au devant de la scène politique ces dernières années. Le dernier poste qu’elle a occupé est celui d’ambassadrice de France dans la capitale britannique. Elle a tout de même occupé des postes de responsabilité durant de nombreuses années. Mais jamais au niveau qu’elle vient d’atteindre aujourd’hui.
Les fins connaisseurs des rouages diplomatiques ont vu en cette nomination une volonté du président Macron de reprendre la main sur ce volet sensible. Alors que durant son premier mandat, l’influence de Jean-Yves Le Drian et sa vision étaient étendues. Si bien que l’empreinte d’Emmanuel Macron était quasi absente dans la formulation de la politique étrangère.
Catherine Colonna : vers un changement des relations bilatérales ?
Il faut savoir que Le Drian, comparativement à sa remplaçante, est un diplomate politisé, appartenant au parti socialiste. Sa longue expérience l’a donc emporté sur son président. Tandis que Colonna est une diplomate qui n’appartient à aucun parti, elle fera donc juste en sorte d’asseoir la politique étrangère du chef d’État français.
Par ailleurs, et malgré le fait qu’il ait réussi à préserver des relations courtoises entre Alger et Paris, Le Drian n’était pas populaire du point de vue de la diplomatie algérienne. Notamment à cause de manœuvres menées dans la région du Sahel. L’amélioration des relations bilatérales entre l’Algérie et la France, tiendra donc à la perception qu’aura Emmanuel Macron et à son initiative dans le volet de la politique étrangère de son pays.
La nomination de cette nouvelle ministre, qui est de formation diplomatique plus que politique, permettra au président français de donner forme à sa vision dans les relations bilatérales. Alors qu’auparavant, c’était Jean-Yves Le Drian qui influençait son président et non l’inverse.