Énergie – L’expert énergétique, Bouziane Mahmah, dresse quatre (4) scénarios pour le prix du baril de pétrole et du gaz. Ils peuvent résulter de la guerre russo-ukrainienne et de l’état d’agitation géopolitique qui régit le monde actuellement. Apprenez tout, ce 05 mars 2022.
Dans une déclaration exclusive au quotidien Echorouk, Mahamah a révélé quatre (4) cas de figure à l’égard du prix du baril de pétrole et du gaz à l’aune du contexte géopolitique actuel. Dans ce sens, le premier scénario qu’a établi l’expert se penche sur le besoin à plus d’approvisionnements.
Cette première hypothèse souligne la réduction ou la coupure complète des flux de pipelines russes, soit par des sanctions, soit à la suite de représailles systématiques. Telle chose rendra, par conséquent, toute l’Europe incapable de se mobiliser et s’approvisionner suffisamment en gaz.
En raison de cette situation, les prix des contrats du gaz standard sont passés de 79,40 dollars/ MW sur la plateforme de négociation néerlandaise pour s’élever à 220 dollars par mégawattheure. Les deux prix relèvent d’une comparaison entre ce qui a été enregistré avant l’opération militaire de la Russie en Ukraine et les derniers chiffres enregistrés dans l’espace de l’Union européenne. Un prix qui a atteint un record sans précédent.
D’ailleurs, les estimations des transactions en cours indiquent qu’il n’y a aucune possibilité que les prix du gaz tombent en dessous du niveau de 170 dollars/ MW. Quant au deuxième scénario, il a été rédigé par l’Agence internationale de l’énergie (IEA) en mars 2022. Celui-ci repose sur une réduction d’un tiers de la dépendance de l’Union européenne au gaz russe en un an seulement.
Russie – Ukraine : quel avenir pour le gaz et le pétrole dans un climat de guerre ?
En réalité, le plan que suggère l’IEA se résume à arrêter tout nouveau contrat d’approvisionnement en gaz avec la Russie. En plus de recourir à des sources alternatives et de modifier le système de stockage. Ou encore, d’accélérer le déploiement de projets éoliens et solaires. Ce sera en maximisant la production d’énergie à partir de sources fiables.
En troisième point, Mahmah fait référence au scénario du pétrole sibérien. Une option qui ne flambera pas d’après l’expert. Et ce, en soulignant que l’essentiel de la production pétrolière russe est située dans la région sibérienne. C’est-à-dire, au sud-est de la Russie, loin de l’Ukraine. En conséquence, il est peu probable d’enregistrer un impact significatif des actions militaires en Ukraine sur la production russe.
Marché mondial de pétrole : qu’en est-il des engagements de l’Opep+ ?
D’autre part, les lignes internationales d’approvisionnement en pétrole russe, passant par l’Ukraine et la mer Noire, pourraient théoriquement être perturbées. De ce fait, on prévoit que l’État fédéral transcontinental n’arrêtera pas son acheminement vers le marché mondial. Même si on a fermé les routes à l’ouest, il se dirigera vers l’est. Donc il n’y aura pas de fossé dans ce sens.
Néanmoins, les approvisionnements importants en pétrole peuvent faire grimper ses prix à des niveaux stratosphériques. Selon le chercheur permanent au sein du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), Mahmah, le quatrième scénario traite de la « situation de référence équilibrée ».
Puisque malgré le vote de l’Arabie Saoudite contre la Russie à l’Assemblée générale des Nations unies, en tant que premier producteur de pétrole de l’organisation OPEP, Riyad annonce son engagement avec Moscou. Cela, conformément à l’accord pétrolier en vigueur. C’est à l’égard du souci de stabilité du marché pétrolier sachant qu’en amont de la réunion OPEP+ de mercredi, le prix de référence mondial du Brent est revenu au niveau de 109 dollars le baril.
