Algérie – En dépit d’une croissance économique notable en 2023, l’Algérie se confronte à une inflation élevée et une dépréciation du dinar, selon le dernier bilan divulgué par le Premier ministre. L’analyse des chiffres clés révèle un tableau contrasté.
Au cours de la présentation de la Déclaration de politique générale du gouvernement (DPGG) de 2023, le Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane, a partagé le bilan des insights cruciaux sur la performance économique de l’Algérie. Malgré une croissance économique affirmée de 5,3 %, le pays fait face à des vents contraires significatifs, notamment une inflation galopante et une monnaie nationale sous pression.
L’inflation, qui a atteint 9,5 % au cours des sept premiers mois, demeure une préoccupation majeure, érodant le pouvoir d’achat des ménages et posant des défis à la stabilité économique globale. Cette situation est exacerbée par la faible valeur du dinar, qui accentue la pression sur les prix à l’importation et, par ricochet, sur les prix à la consommation.
Un des points saillants de cette évaluation économique réside dans le PIB hors hydrocarbures. Enregistrant une croissance de 4,9 %, ce segment montre une économie algérienne qui tente de réduire sa dépendance historique aux hydrocarbures. Toutefois, la réduction des exportations de biens à 52,8 milliards USD. Juxtaposée à une augmentation des importations à 41,5 milliards USD, indique un déséquilibre commercial que le gouvernement doit adresser.
Bilan économique de l’Algérie en 2023 : plus de détails
Dans ce contexte, les réserves de change, s’élèvent à 85 milliards USD, demeurent un indicateur positif. Offrant une marge de manœuvre financière au pays pour sécuriser ses importations et stabiliser son économie. Cependant, l’exportation des hydrocarbures, bien qu’atteignant 38 milliards USD à fin septembre, souligne la sensibilité continue de l’Algérie aux chocs des marchés pétroliers mondiaux.
Quant aux investissements étrangers, le pays a enregistré 103 projets. Dont 29 en investissement direct étranger (IDE) et 50 en collaboration avec des opérateurs locaux. Ces chiffres témoignent de l’attractivité persistante de l’Algérie en tant que destination d’investissement malgré les défis macroéconomiques.
Cependant, même avec ces investissements, la hausse de la facture des importations couplée à l’inflation montre que des obstacles sérieux entravent encore la voie vers une croissance économique durable. La dépendance aux importations, surtout dans un contexte de monnaie faible, illustre les défis inhérents à la diversification économique et à l’auto-suffisance.
En somme, l’année économique 2023 pour l’Algérie est une histoire de contrastes. Il existe des signes évidents de croissance et de potentiel, mais également des zones de turbulence qui nécessitent une attention et une gestion stratégique rigoureuses. La route vers une économie robuste et diversifiée exige des réformes structurelles profondes, un investissement continu dans les secteurs non pétroliers, et une politique monétaire qui protège le pouvoir d’achat tout en stimulant l’investissement.
