Algérie – La baisse du prix du pétrole expose l’économie algérienne, de par sa dépendance aux hydrocarbures, à un risque largement plus accru par rapport aux économies diversifiées. Un expert en énergie se prononce là-dessus.
À partir de la réponse de Tewfik Hasni, marqué par des propos qui affichaient un ton exacerbé, à la question posée dans le cadre d’un entretien qu’il a accordé au site d’actualité économique Algérie Eco et relative aux conséquences de la baisse des prix du pétrole sur l’économie nationale, que sa dépendance aux recettes des hydrocarbures accentueront certainement, on parvient aisément à noter que le disque de l’affranchissement, incontournable aujourd’hui, du sort démesurément lié à la rente pétrolière de notre économie est déjà rayé. Cela puisuque le sujet a été abordé à un nombre de reprises incalculable.
D’après l’orateur, les plus grandes sociétés pétrolières, dont les actions à la bourse sont en train de s’effondrer à cause d’un baril à 22$, réclament aux Etats-unis d’exercer des tensions sur l’Arabie Saoudite. Cela pour l’inciter à baisser sa production. Tandis que certains responsables américains, confrontés à un Royaume rigide, exhibent la validité toujours en cours du Pacte de Quincy. Ils menacent par là de se réapproprier l’Aramco.
Leur but est de poursuivre la protection des tenants du régime monarchique saoudien. Donc, selon l’expert, ce n’est pas du tout dans un tel contexte pétrolier périlleux que nous avons le droit de nous réconforter dans notre statut économique dépendant des hydrocarbures, en comptant sur une hypothétique remontée des cours du brut. Une hausse qu’il décrit comme étant un mythe que les médias contribuent à entretenir.
Il n’est pas question de Coronavirus uniquement
En outre, la situation est beaucoup plus complexe que ce qu’elle nous révèle en apparence. Si l’on se fie à la la vision de Hasni, le Coronavirus ne serait pas l’unique moteur de cette détérioration. Celle que connaît le marché pétrolier. Mais un second facteur jouerait un rôle tout aussi déterminant.
En effet, l’intervenant propose une lecture affirmant que « la transition énergétique due aux problèmes climatiques voit l’avènement des énergies renouvelables et des voitures électriques ».
Elle contraint, affirme-t-il, les énergies fossiles à battre en retraite.Quant à la demande émanant de l’Algérie et sollicitant l’Opep de tenir une réunion d’urgence, Tewfik Hasni dit ne rien attendre de cette démarche, exactement comme avec la dernière réunion.
Celle ayant pourtant suscité chez les médias un enthousiasme complètement injustifié. « D’autant plus que la récente requête algérienne n’a trouvé aucun écho ». Il s’agit là de ce qu’a encore souligné le même locuteur.
La crise économique qui frappe actuellement le monde concerne, contrairement à celle financière de 2008, la sphère réelle génératrice de richesses, avertit le spécialiste. Cela lui donne, de l’avis de Tewfik Hasni, un caractère plus concret, une portée plus large.
En plus des implications beaucoup plus profondes et préoccupantes. « Surtout lorsqu’il s’agit d’une économie comme la nôtre. Cette dernière est préalablement piégée par une foule d’imperfections s’étalant à tous les niveaux ». C’est sur cette note que l’ingénieur en Raffinage et pétrochimie de l’Institut Algérien du Pétrole a conclu son intervention.