Automobile – Le marché noir de devise va-t-il flamber les prix de voitures d’occasion qui seront importées en Algérie après la reprise de l’activité ? Un spécialiste a apporté de nouvelles précisions, que nous livrons pour vous dans la suite de cet article du 1er mars 2023.
Dans le décret exécutif n° 23-74, qui autorise l’importation de voitures d’occasion de moins de 3 ans, le gouvernement a fixé les conditions du processus. Dont le paiement du véhicule importé. À cet effet, le texte de loi stipule que l’opération d’achat de l’automobile se fera en devise propre, par débit d’un compte devise ouvert en Algérie.
Cependant, les Algériens intéressés par cette opération ne pourront pas acquérir les devises nécessaires. Et ce, pour payer ces véhicules auprès des banques. Ils doivent alors acheter des devises sur le marché noir. Même si, ce dernier connaît des bouleversements depuis quelques mois.
La situation actuelle du marché noir de devises risque-t-elle de faire augmenter les prix des voitures importées, déjà trop cher dans les pays qui intéressent les DZ, comme la France ? C’est dans ce contexte que l’ancien président de l’ACAM, Youcef Nebbache, a dévoilé ses prévisions. Et cela quant au prix que va coûter le véhicule d’occasion compte tenu de la situation actuelle du marché des devises.
Importation de voitures d’occasion : à quel prix ?
L’expert, qui a accordé un entretien au quotidien arabophone El Khabar, a d’abord salué cette décision du gouvernement. Mais, il n’a en revanche pas caché la présence de certaines critiques. Dans sa déclaration, l’orateur a notamment évoqué la condition du paiement. Qui, selon lui, oblige le citoyen à acheter les devises sur le marché noir. Cela afin de pouvoir payer sa voiture importée depuis l’étranger.
L’ex-patron de l’ACAM a souligné que l’euro, la monnaie la plus demandée, s’échange désormais aux alentours de 220 dinars. Continuant de s’expliquer sur sa position, l’intervenant a noté que le prix des voitures de moins de 3 ans sur les marchés européens est très élevé.
Il dira à ce propos, « il est difficile de trouver une voiture immatriculée en 2020, qui répond aux normes imposées par le décret, à un prix inférieur à 15.000 euros ».
Soit l’équivalent de 330 millions de centimes sur le marché noir. Nebbache a expliqué qu’en ajoutant le coût de transport et de dédouanement, ce type de voiture est cher. Ce qui le rend incapable de concurrencer sur le marché national, a-t-il encore souligné.
Par ailleurs, le spécialiste a estimé qu’il était prioritaire d’étendre la liste des véhicules autorisés à l’importation. Cela, à 5 ans au lieu de 3 ans. Ce qui devrait, selon ses explications, permettre aux citoyens de les acquérir à des tarifs moins chers.