Arrêté et placé en détention provisoire en fin novembre 2019, Nime vient d’être condamné à 1 année de prison dont 3 mois ferme.
Le dessinateur et caricaturiste Nime, Abdelhamid Amine de son vrai nom; a été condamné ce mercredi 11 décembre; à 1 année de prison dont 3 mois ferme; a-t-on appris auprès du Comité national pour la libération des détenus.
Pour rappel, Nime avait été arrêté le 26 novembre dernier au sein même de son agence de communication à Oran; où des agents de police en civil avaient débarqué et ont procédé à son interpellation ainsi qu’à la saisie de tout son matériel. Le procureur du tribunal d’Oran avait requis, le 5 décembre dernier, 18 mois de prison ferme à son encontre.
Vers la criminalisation de l’art en Algérie ?
Nime est accusé « d’atteinte à l’image de l’autorité » à cause de ses œuvres satiriques qui résument l’actualité politique qui marque l’Algérie depuis quelques mois. En effet, ses dessins mettent en scène les candidats aux élections présidentielles contestées du 12/12; mais aussi des figures du pouvoir algérien à l’image de Abdelkader Bensalah, le chef-d’Etat par intérim ou encore le le chef d’état-major Ahmed Gaid Salah.
L’artiste est très estimé par les algériens, notamment sur les réseaux sociaux où ses œuvres satiriques sont largement partagées par les internautes. Sa toile le plus emblématique reste « L’Elu » en référence à l’intronisation du prochain président algérien; où l’on peut voir le candidat Abdelmadjid Tebboune assis sur un trône; entouré de Ahmed Gaid Salah et de Abdelkader Bensalah qui lui présentent un soulier.
La condamnation de Nime pour des dessins marque un nouveau cap dans la censure et l’arbitraire en Algérie. Le jeune artiste est devenu à ses dépens, le premier dessinateur algérien à être condamné à de la prison ferme pour des caricatures.
