Algérie – Les connaisseurs de l’économie commentent les décisions annoncées dimanche par le président de la République, Abdelmajid Tebboune ; concernant le fait de récupérer les 500 000 milliards du marché noir en Algérie ; et leur intégration dans la sphère officielle. Les experts nous livrent les divers modes opératoires en la matière.
Les spécialistes sont unanimement d’accord pour dire que les annonces faites par le chef de l’État en relation avec le projet de récupérer les 500 000 milliards de centimes du marché noir en Algérie ne seront réalisées que par l’encerclement continu de l’argent sale. Ils considèrent que l’oligarchie politique est à l’origine de l’émergence ; du marché parallèle dans les années 90. Les experts estiment en effet le montant en circulation ; à 500 mille milliards de centimes.
L’argent hors du cercle officiel est ainsi devenu une menace pour la sécurité économique du pays. Les méthodes de sa récupération impliquent plusieurs approches. C’est ce qu’explique le professeur dans le domaine de la gouvernance économique, Abdelkader Berriche ; avec qui s’est entretenu Echorouk. Parmi ces approches, on retrouve celle de la contenance comprenant sept (7) propositions.
Celles-ci sont alors représentées par l’adoption de réformes fiscales ; la simplification et l’assouplissement du système fiscal ; ainsi que des incitations bancaires. Il est aussi question de la facilitation du processus de dépôt de fonds. Ouverture des comptes dans les banques ; et accélération du processus de lancement des services bancaires islamiques. Ceci en élargissant l’ouverture des guichets bancaires islamiques dans toutes les banques commerciales ; en particulier les banques publiques.
Il s’agit notamment de modernisation et mise en œuvre des outils de paiement électronique ; en l’imposant dans certaines transactions financières et commerciales. Application obligatoire de la facturation ; et le paiement obligatoires par chèque ; en interdisant les transactions en espèces. Et enfin, numérisation de l’administration fiscale ; ainsi que du secteur de la conservation foncière et des domaines de l’État.
Contenir l’argent du marché noir en Algérie : Pourquoi les tentatives antérieures ont échoué ?
Berriche estime donc que la raison de l’échec de toutes les tentatives de contenir le marché parallèle dans le passé est due à la corruption. Cet insuccès revient également à l’alliance ; entre l’argent sale et la haute sphère politique. Ce qui a constitué une oligarchie économique et politique ; au pouvoir puissant et dévastateur. Pareille caste est à réprimer sur le plan juridique ; si l’on saisit bien les propos de l’interlocuteur du quotidien arabophone.
L’expert rappelle par ailleurs que les chefs de la grande oligarchie sont poursuivis aujourd’hui par la justice et jugés pour corruption. Cependant, les ramifications et les résidus de l’argent sale tentent toujours de bloquer la voie des réformes. C’est ce qu’a d’ailleurs indiqué le président de la République, note l’orateur. « Les relais de l’argent sale ; et leur liaison avec les bureaucrates est le véritable défi du président. Celui-ci a explicitement déclaré la guerre aux tenants de cet argent » généré illégalement, ajoute-t-il.
Pour sa part, l’expert économique, Abderrahmane Aya, interviewé par le même média, estime que la meilleure façon de contenir les fonds du marché parallèle est de lancer la banque islamique ; généraliser le paiement électronique ; et engager également des réformes bancaires. Mais aussi rendre le chèque négociable le même jour via la technologie de mesure électronique ; et non pas après 72 heures comme c’est le cas à présent.