Algérie – Réagissant à l’affaire de la joueuse de tennis algérienne de 21 ans occupant la 620e place mondiale au classement WTA, Ines Ibbou; le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que « l’Algérie ne peut pas perdre un talent sportif comme Inès Ibbou ».
C’est dans un tweet de ce lundi 11 mai que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune vante les qualités de l’athlète algérienne qu’il dit à fleur de l’âge et prête à donner davantage dans une discipline sportive qu’il qualifie de « spécialité » donnant « rarement naissance à des Algériens qui y excellent ».
Le chef de l’Etat réagit donc à la situation délicate de la tenniswoman, dont le parcours est semé d’embûches, d’autant plus avec le confinement, imposé présentement par la crise sanitaire du nouveau coronavirus frappant de plein fouet le domaine du sport, et induisant beaucoup d’athlètes dans des difficultés financières mettant parfois même à mal la reprise de leur carrière.
« Le Ministère de la Jeunesse et des Sports veillera de toute urgence à votre préoccupation. », a promis le président Tebboune en direction de la professionnelle du tennis. « Tout mon soutien et mes vœux de réussite pour vous, si Dieu le veut. » a-t-il souhaité à la fin de sa publication postée sur le réseau social Tweeter.
لا يمكن للجزائر أن تُضيّع موهبةً رياضيةً مثل إيناس إيبو وهي في مقتبلِ العمر و زهرة العطاء، في اختصاصٍ نادرًا ما ينجبُ جزائريين يبرعون فيه.عاجلاً، ستتكفل وزارة الشباب والرياضة بانشغالك. كل دعمي ومساندتي وتمنياتي لك بالنجاح ان شاء الله.
— عبدالمجيد تبون – Abdelmadjid Tebboune (@TebbouneAmadjid) May 10, 2020
Une lettre qui raconte « l’inégalité des chances »
L’autrichien Dominic Thiem a refusé de prendre part à un Fonds d’aide aux joueurs mal classés proposé par le serbe Novak Djokovic, à la lumière de la crise actuelle. « Aucun de ces joueurs mal classés ne lutte pour survivre. Toute l’année, j’en vois beaucoup qui ne donnent pas tout au tennis. Beaucoup ne sont pas très professionnels. Je ne vois pas pourquoi je devrais leur donner de l’argent. », a-t-il déclaré fin avril dernier.
« Cher Dominic, après avoir lu ta dernière déclaration, je me suis demandé ce qu’aurait été ma carrière, et donc ma vie, si j’avais été à ta place. Je me suis imaginé ce que ça aurait été d’avoir des parents profs de tennis quand j’ai touché une raquette pour la première fois, à l’âge de 6 ans, et que j’en suis immédiatement tombée amoureuse. », explique Inès dans sa vidéo postée dans la soirée de samedi 10 mai, sur son compte Instagram.
« Je ne sais pas comment c’était pour toi, mais pour nous, là-bas (en Algérie), s’il pleut pendant une semaine, on bosse notre revers. Et je ne parle même pas de la qualité des installations ou des courts. », raconte Inès qui demande au top 3 mondial quoi ça fait d’avoir un coach de haut niveau, un préparateur physique et un autre moral, un kinésithérapeute… bref, un staff complet consacré à lui tout seul.
https://www.instagram.com/p/B_-0C0rIrfY/
Ines Ibbou donne une leçon de respect et d’humilité au géant du tennis mondial
« Des sponsors, tu dis ? Adidas ? Nike ? Wilson ? Prince ? Head ? Ils n’existent même pas en Algérie ! À part quelques équipements et le soutien de petites entreprises locales, j’ai seulement reçu le minimum pour couvrir ma participation aux Grands Chelems juniors. Et tu sais, en Afrique, le budget pour un athlète finit rarement dans son compte en banque, si tu vois ce que je veux dire », confie l’oratrice affectée mais s’exprimant avec classe.
« Dominic, je te l’ai dit, on ne t’a rien demandé. À part un peu de respect pour nos sacrifices. »; réitère par la suite Ines Ibbou dans son témoignage poignant dit en anglais, sous fond d’accompagnement musical et illustré par des images de presse et d’archives personnelles, dans lequel la jeune athlète légèrement au-dessus de la vingtaine a revisité son combat loin de chez elle, sa solitude, ses modestes ressources et les plus belles années de sa vie dédiées exclusivement à travailler dur pour réaliser son rêve, et de conclure : « des joueurs comme toi me font m’accrocher à mon rêve. S’il-te-plaît, ne gâche pas ça ».
Le ministre algérien des Sports réagit
En effet, le ministre algérien de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi, a annoncé avoir pris contact avec la joueuse de tennis et a réaffirmé la volonté de l’Algérie à accompagner les sportifs d’élite algériens.
« J’ai eu un entretien téléphonique avec Ines Ibbou pour lui signifier toute la volonté de l’Etat à l’accompagner ainsi que tous les sportifs d’élite et les soutenir; en vue de réaliser leurs aspirations et ambitions de se mettre en valeur lors des manifestations sportives internationales et faire honneur à l’emblème national. »; a fait savoir Sid Ali Khaldi dans un post publié sur Facebook.
https://www.facebook.com/sidalikhaldipage/posts/159470895606296