Algérie – Le système de taxation appliqué au secteur du tabac fait l’objet de nombreux questionnements. Le Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (CARE), qui recommande de surtaxer le tabac, vient d’ailleurs de transmettre un rapport au quotidien francophone Liberté qui indique l’inefficacité du dispositif instauré par le gouvernement pour lutter contre le tabagisme en Algérie.
Comme l’ont rapporté nos confrères de Liberté, le CARE a indiqué dans son rapport que l’industrie du tabac bénéficie d’un bon nombre d’avantages fiscaux en Algérie et qu’au contraire il faut le surtaxer. Notamment, le taux d’impôts sur les bénéfices des sociétés (IBS) qui est fixé à 19 % pour les industriels du tabac, tandis qu’il est fixé à 26 % pour les autres activités non prioritaires.
Ce secteur bénéficie également d’un taux pour la taxe sur l’activité professionnelle (TAP) réduit à 1 %. Par contre généralement il est fixé à 2 %. La même source a ensuite mis l’accent sur le prix du paquet de cigarettes en Algérie. Il est nettement inférieur à la moyenne mondiale.
Malgré les augmentations imposées par l’État, lors de ces 5 dernières années, l’Algérie est toujours classée à la 85e place sur 104 pays. Avec un paquet de cigarettes aux prix de 2.04 dollars, l’Algérie est bien loin de la moyenne mondiale qui est de 5 à 10 dollars.
L’importation de tabac connaît une croissance énorme ces dernières années
En effet, le CARE a également indiqué autre chose. Dans son rapport, on lit que la facture d’importation du tabac en Algérie a considérablement augmenté. La hausse est intervenue durant ces dernières années. Elle est passée de 26 millions de dollars en 2003, à 415 millions de dollars en 2015.
Une augmentation que le CARE a qualifié de « difficilement explicable ». « Toutes ces incohérences mériteraient d’être corrigées ». C’est donc ce qu’a précisé le CARE. L’organisme conclut en suggérant d’augmenter les taxes sur le tabac. Le but consiste à atteindre une moyenne de prix de 4 à 5 dollars. Mais aussi de lever l’exonération de droits de douane sur le tabac.
Rappelons par ailleurs que 9.500 tonnes de tabacs représentent plus de la moitié des importations de l’année 2019. Et justement cette quantité bénéficie de l’exonération de droits de douane. Cette exonération entre dans le cadre de l’accord d’association avec l’Union européenne.