Algérie – A la lumière des graves problématiques suscitées par l’effondrement des revenus en hydrocarbures, le professeur Abderrahmane Mebtoul, dénote le trio d’options qui s’offre à l’Algérie pour éviter la crise.
L’Algérie, qui subit les ravages d’une crise économique d’ampleur internationale et survenue suite à la propagation du Coronavirus, aux retombées dévastatrices sur l’ensemble de l’activité économique mondiale et qui n’a pas su tirer profit de sa rente pétrolière, jusqu’à pas très longtemps florissante pour bâtir sur un socle véritablement solide et capable de mieux résister aux turbulences similaires à celles qui frappent fort actuellement, se découvre aujourd’hui traînée dans la boue par des éléments majeurs, échappant au moindre de son influence dans l’obligation d’agir sans pour autant disposer d’une marge de manœuvre large.
Ce qui est révolu ne peut faire l’objet de modifications, par conséquent il est plus judicieux de cesser de se lamenter dessus, d’après les propos du professeur des universités et expert international, Abderrahmane Mebtoul, rapportés par le site économique Algérie Eco. Ce qui compte pour lui par contre est de se concentrer sur la mise en place de méthodes réalisables et efficaces, pour procéder à la révision intégrale de la politique socio-économique et de gouvernance.
La première solution mise en avant par Mebtoul, pour tenter de remédier au maximum à la baisse des réserves de change, est l’emprunt extérieur même ciblé, qui, du fait de la crise de liquidité pesant lourdement sur la plupart des Etats et des institutions bancaires, n’est possible qu’à des taux d’intérêts excessifs et supposant des garanties auprès d’un nombre défini de banques privées.
Attirer les investisseurs étrangers, et rapatrier les fuites de capitaux
En second lieu, l’Algérie, dont l’économie de par la bureaucratie qui la régit, la sclérose de son système financier ainsi que la corruption s’étalant à tous ses niveaux, est déclassée par la majorité des rapports internationaux de 2019 quant à l’indice des libertés économiques, doit attirer l’investissement direct des étrangers sur son sol en ayant comme seule garantie ses réserves de change en cours de délabrement.
En guise d’une troisième solution, le professeur évoque le rapatriement des fuites de capitaux à l’étranger. Il est nécessaire de faire preuve de réalisme en faisant la part des choses entre d’un côté les capitaux investis en biens réels visibles, qui est un cas impossible d’après l’orateur, et d’un autre les capitaux dans des paradis fiscaux investis dans des obligations anonymes, qui demanderont de longues années de procédures juridiques auxquelles l’étroite collaboration des pays concernés est une condition sine qua non.
Rappelons par ailleurs l’obligation pour le gouvernement d’agir vite face à l’urgence, d’autant plus que les derniers chiffres officiels se rapportant à nos réserves de change, indiquent la poursuite de leur chute à des vitesses vertigineuses, incitant par là une multitude d’observateurs et de spécialistes, à leur prédire le débouchement sur un épuisement total en 2021.