Algérie – Après la controverse déclenchée lors de sa discussion dans la Loi de Finances 2020, et la polémique suscitée au début de l’année en raison de son retardement, la ré-importation des véhicules d’occasion (moins de 3 ans) tarde encore à prendre effet, et apparaît toujours faire l’objet de désaccords.
Le fait que les importations en devises des véhicules d’occasion (de moins de 3 ans), seront aux frais du citoyen, et non pas à ceux du Trésor Public, n’empêche pas nombre de parlementaires de s’attendre à ce que la décision de les réimporter soit tout de même annulée, en raison de l’érosion des réserves de l’Etat, due à l’effondrement des prix du pétrole, rapporte le quotidien arabophone Echorouk.
Cela intervient au moment même où deux lois de finance complémentaires sont en préparation, et prévues de paraître avant la publication de textes réglementaires encadrant le processus d’importation des voitures d’occasion (moins de 3 ans).
L’absence de pareils textes, ajoutée aux cours du baril inférieurs à 30$, trahissent l’existence d’intentions réelles de mettre un trait sur la reprise des importations, selon l’avis d’Ammar Moussi, membre de la commission des finances et du budget de l’APN, avec qui s’est entretenu le même média. Les mesures d’austérité que contiendront très probablement les deux lois de finance supplémentaires, en réponse à la situation de crise actuelle, ne font que renforcer un tel pressentiment.
Vers la remise en cause de l’importation des véhicules d’occasion ?
En effet, le parlementaire souligne la présence de parties, qui tirent la ficelle à l’encontre du retour des importations des véhicules de moins de 3 ans, tentant ainsi de faire avorter le projet, malgré que l’acquisition et l’importation de la voiture n’engagent en rien les dépenses de l’Etat.
Des agissements similaires, sont considérés par l’orateur comme une violation flagrante du droit légitime, dont dispose le citoyen algérien à s’acquérir de son propre argent d’une voiture importée de l’étranger, avec un prix beaucoup plus proportionnel à ses revenus et d’une qualité bien meilleure que celle produite dans son pays.
La suspension de certaines usines, la réduction des allocations accordées à l’importation, et l’incapacité de la manutention nationale à garantir les conditions du montage, qui pourraient nécessiter un temps de mise en place, poussent le député à prévoir une accentuation des débats au sujet de la réimportation des véhicules d’occasion sous fond de crise, qui peut-être, pour ne pas dire certainement, obligerait le recours à l’endettement extérieur et au financement non conventionnel.
Chute du prix du pétrole et Coronavirus.. Quel impact sur la mesure ?
Rappelons par ailleurs que l’opinion de Ammar Moussi, est à l’inverse de par exemple celle de son camarade à l’APN le député El Houari Tigharsi, qui a précédemment assuré, dans un entretien accordé le 10 mars à Echorouk, que la chute des prix de l’or noir n’est pas susceptible de mettre le bâton dans les roues à la reprise des importations des voitures (d’occasion) de moins de trois ans.
Par contre, ce dont nous pourrions être certains est l’impact direct et concret de la lutte contre la pandémie du Coronavirus, Covid-19, sur la mise en œuvre des importations ré-autorisées, et ce par l’interruption des liaisons maritimes, seule voie empruntable par le transport des véhicules à importer.