Algérie – L’ambassadeur Palestinien à Alger, Amine Makboul, a affirmé, dans un entretien paru aujourd’hui, que l’Algérie est en mesure d’engager une mobilisation des rangs au sein du monde arabe dans l’intérêt de la Palestine sujette à l’occupation de l’entité sioniste.
C’est dans un long entretien, qu’il a accordé au quotidien Echorouk au niveau de son bureau sis au quartier diplomatique, Ain Allah, à Delly Brahim, que le représentant de l’autorité palestinienne dans notre pays s’est exprimé. Il a donc assuré que l’Algérie est capable de réunir les pays du monde arabe au profit de la cause pour laquelle se bat la Palestine. L’occasion pourrait bien être le prochain Sommet arabe prévu d’avoir lieu à Alger. Le coronavirus a imposé le report de l’évènement jusqu’à nouvel ordre.
Pour le diplomate, « l’Algérie est un point d’union ». Il a estimé que « ses bonnes relations avec tous peuvent rassembler le monde arabe sur une vision claire ». Par ailleurs, l’orateur a dénoncé tout au long de l’entrevue ; le processus de normalisation des rapports des Émirats unis avec Israël. Il a notamment regretté la main mise de l’Égypte, qu’il a qualifiée de démissionnaire de la cause palestinienne, sur la Ligue arabe.
L’ambassadeur a évoqué alors le Sommet arabe à se tenir prochainement en Algérie. Cela en coordination avec la Ligue susmentionnée. « Dans cette atmosphère, je pense que l’Algérie porte une grande responsabilité en termes de poids. Mais aussi pour sa position distinguée sur la cause palestinienne. Sa lutte également ; ainsi que son rôle dans l’accueil de la nouvelle conférence ».
La question que devrait poser l’Algérie, selon Makboul, durant le Sommet arabe : « Voulez-vous abandonner la cause palestinienne ? »
« Si la situation reste telle qu’elle est à l’heure actuelle, il n’y aura pas de sommet arabe ». À la place, « il y aura un semblant de sommet arabe ». À celui-ci « de nombreux présidents, rois, princes ; et dirigeants ne participeront même pas ». Ils se contenteront, en revanche, d’« envoyer des employés des Affaires étrangères ». Amine Makboul « ne recommande pas la tenue d’un sommet arabe si ce n’est une conférence détaillée qui a été bien préparée. Sinon, a-t-il prévenu, ce sera une farce. Il y aura plus de rupture ; et de recul dans la position arabe ».
Toutefois, « l’Algérie a la responsabilité, et la capacité d’organiser une conférence forte qui aboutira à des décisions fortes ». C’est-à-dire des prises de position qui, entre-autres, « défendent la libération ». En dehors d’un dénouement pareil de la réunion ; le diplomate préconise à son pays hôte de renoncer à la charge qui lui a été incombée.
« La responsabilité du Sommet arabe est très grande dans ces circonstances difficiles […] Nous espérons que l’entreprise algérienne réussira, et que ce sera une victoire. Par ailleurs, il est plus probable que le sommet arabe ne se tiendra pas cette année ; mais plutôt après les élections américaines », a-t-il conclu.