Algérie – Un médecin Algérien anesthésiste-réanimateur, exerçant en France, partage son expérience et livre de précieux conseils à ses confrères Algériens, pour faire face au Coronavirus.
Farid Arezki, médecin anesthésiste-réanimateur et président de la commission médicale à l’hôpital de Sarreguemines (département de la Moselle, en région Lorraine – France), s’est entretenu avec le site d’informations TSA, où il a fait part de son expérience et de celle de son établissement en élaborant quelques conseils essentiels aux praticiens Algériens, afin de mieux se protéger et de mieux prendre en charge les patients contaminés au Covid-19.
Ayant étudié à la faculté de médecine de Tizi-Ouzou, Farid Arezki, a poursuivi ses études à Strasbourg (France), en se spécialisant en anesthésie-réanimation, après avoir fait une année de spécialisation à l’hôpital Mustapha Pacha d’Alger. Il exerce depuis 25 ans à l’hôpital de Sarreguemines.
« Malgré la chloroquine, il n’y pas de remède miracle contre ce virus mortel, le meilleur moyen de s’en prémunir c’est de respecter le confinement, et sensibiliser les gens, car c’est la responsabilité de tout le monde, et ce dans l’intérêt collectif », a-t-il confié à TSA.
Selon lui, les gens ne doivent sortir que pour aller faire leurs courses, tout en respectant les règles de distanciation d’au moins un mètre. Il a d’ailleurs salué l’initiative du gouvernement Algérien qui a, selon ses dires, réagit assez tôt pour imposer des mesures de confinement, contrairement à la France qui avait temporisé malgré la menace ambiante. La conscience et la volonté des citoyens Algériens face à la gravité de la situation, est l’unique moyen d’endiguer la propagation de la contagion, a affirmé Farid Arezki.
Les personnes les plus vulnérables sont les hypertendus, les diabétiques et les cardiaques, dont le nombre est assez important en Algérie, a fait remarquer l’intervenant. Ces derniers devraient se munir de masques chirurgicaux lorsqu’ils se trouvent dans un endroit suspect. Arezki a adressé un message de reconnaissance au personnel soignant d’Algérie, vu les conditions critiques du secteur sanitaire, estimant que leur présence sur le front les met dans un risque majeur d’infection.
Il a insisté sur la nécessité de porter des masques chirurgicaux (bavette), précisant que les masques FFP2 sont réservés à la réanimation, ou au moment de procéder à des soins très rapprochés du visage du patient infecté. Il ne faut pas les gaspiller pour à tout va, a conseillé le docteur.
Hôpitaux encombrés, Chloroquine et tranche d’âge la plus touchée, Arezki dit tout
Vu l’encombrement des établissements hospitaliers, il est recommandé de suspendre les interventions chirurgicales dont l’urgence ne presse pas. Selon le spécialiste, cela permettra d’atténuer la pression du flux de patients en diminuant le nombre de services occupés, ce qui libérera plus de places pour de nouveaux patients contaminés.
« Ce qui fait la particularité du Coronavirus est que c’est un virus très contagieux, et c’est là où réside la difficulté. Les patients étant asymptomatiques sont des sujets de transmission virale extrêmement vifs et contaminent les autres bien avant d’être dépistés », a dénoté le médecin.
Certes, la moyenne d’âge en réanimation est de 58 ans, rappelle le docteur, seulement quelque soit le système immunitaire, résistant ou faible, cette pneumonie virale n’épargne personne. Il y a des sujets âgés de 18 ans, d’autres de 32 ans et plus, a regretté le réanimateur devant cette triste réalité. Près de 15% des cas se compliquent et à peu près 5% ont besoin d’un respirateur artificiel et passent en réanimation, a-t-il ajouté.
Concernant le traitement à la chloroquine, Arezki a confirmé l’existence d’un léger doute sur son efficacité. Il est vrai que même en France, ce médicament est administré mais sous surveillance médicale, le traitement n’est donné qu’à l’hôpital, car celui-ci entraîne des effets secondaires qui peuvent causer la mort du patient, a averti le praticien.
Quant à son efficience, il a affirmé qu’à l’heure actuelle, il était encore trop tôt pour tirer des conclusions à propos du succès ou non de la chloroquine sur le Coronavirus, soulignant au passage qu’une étude est en cours et que probablement dans deux semaines, le monde serait fixé sur l’efficacité de la chloroquine face au Covid-19.