Algérie – S’exprimant sur les ondes de la Radio nationale chaîne 3, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a clairement signifié ce dimanche que la finance islamique est perçue d’un bon œil par l’État en Algérie qui estime qu’elle devrait beaucoup contribuer à la récupération des fonds du marché noir.
En effet, l’État semble accorder du crédit à la finance islamique ; car l’invité de la station radio francophone souligne sans ambiguïté aucune que la finance islamique attirerait une large partie des sommes du marché noir en Algérie. En ces temps de crise impactant lourdement le tissu économico-social, pour reprendre l’expression même du ministre, l’Algérie a besoin de liquidité. Il se trouve justement que la sphère de l’informel pourrait bien la lui fournir.
Benabderrahmane, qui a naturellement très bien compris cela, « considère que la finance islamique devrait, permettre de mobiliser une bonne partie ; de l’argent détenu par le secteur informel ». D’ailleurs le même responsable a annoncé hier, en marge d’une réunion officielle, le lancement dès juillet prochain, par deux banques publiques ; de produits financiers appropriés à la religion islamique.
L’émission d’une fatwa est attendue pour juillet prochain ; selon le site d’information Algérie360. L’avis religieux interviendra avant l’approbation et l’intégration officielle du concept de la finance islamique dans le système bancaire algérien. Force est de constater, par ailleurs, que l’introduction de cette formule reflète le souhait de pans larges de la société. Ce sera un moyen qui parviendra éventuellement à avoir un effet persuasif.
La finance en Algérie : L’impératif d’une réforme bancaire
Abordant, d’autre part, le sujet de la réforme bancaire, l’invité de la rédaction de la chaîne 3 juge que les banques n’ont pas joué le rôle attendu d’elles. Les institutions bancaires n’ont ainsi pas accompli les missions qui sont les siennes ; peut-on saisir des propos qu’on vient d’exposer. Pour le ministre, la raison d’un tel ratage sont les « pratiques » qui ont réduit les banques à un état de « tiroir-caisse ».
Dans le but de faire barrage à la « stagnation des pratiques bancaires » ; il signale qu’à travers la réforme attendue, l’État a décidé de mettre en place à leur niveau de nouveaux systèmes de gouvernance. Ceux-ci permettront d’introduire l’innovation dans leur fonctionnement. Cette introduction se fera par l’intermédiaire de la mise sur le marché de nouveaux produits.
La redynamisation du secteur bancaire dans notre pays semble donc faire partie des objectifs du département ministériel ; et du Gouvernement en général. Ceci se fera apparemment par la multiplication ; et la diversification des produits que les établissements bancaires proposent. C’est probablement de cette manière que les banques joueront enfin leur rôle évoqué par le ministre.