Algérie – Alors que les critiques sur l’absentéisme des députés font rage, la commission des affaires juridiques du Conseil populaire national s’oppose aux sanctions financières et la réduction de salaire, préconisant des incitatifs pour la participation active.
Dans le sillage des récentes critiques concernant l’absentéisme chronique des parlementaires, un vent de changement souffle sur le Conseil populaire national (CPN). La commission des affaires juridiques du CPN a rejeté l’idée de pénalités financières et les réductions de salaire, pour les absences des députés en Algérie. Privilégiant plutôt une approche visant à récompenser l’assiduité et l’engagement, selon des sources proches du dossier.
Au cours d’une session qui s’est étendue jusqu’à tard dans la nuit de mardi, la commission a entrepris une révision minutieuse du règlement intérieur du Conseil. Un document encore énigmatique et sujet à débat en raison des désaccords persistants sur plusieurs de ses dispositions. Cette session a inclus des consultations avec des experts et spécialistes juridiques pour enrichir le document avant sa présentation aux députés.
Le sujet brûlant de l’absentéisme parlementaire, qui est devenu une préoccupation majeure suite aux critiques acerbes récemment lancées par le président du Conseil, Ibrahim Boughali, a été de nouveau mis sur le tapis. Selon les sources, la commission juridique a exprimé une opposition catégorique à toute réduction des salaires des députés absents.
Les membres ont argué que de telles mesures, si elles étaient intégrées dans le règlement intérieur, constitueraient une injustice envers les représentants du peuple, étant donné leurs engagements envers leurs circonscriptions qui exigent souvent leur présence en dehors de la capitale.
Algérie: vers une redéfinition du salaire des députés en cas d’absentéisme ?
Plutôt que des sanctions financières, certains députés ont proposé des alternatives plus constructives, telles que des bonus, des récompenses et même des voyages d’études à l’étranger pour les membres assidus. L’objectif de ces mesures incitatives serait d’encourager une participation plus constante aux sessions officielles et aux événements organisés par le CPN.
En parallèle, la commission a appelé à une réévaluation de la section concernant les droits de l’opposition parlementaire, soulignant que les dispositions actuelles manquent de clarté et ne fournissent pas suffisamment d’explications sur la manière dont l’opposition peut exercer ses droits en vertu de la constitution de 2020.
Des préoccupations similaires ont été soulevées concernant l’immunité parlementaire, qui, selon la commission, n’est pas traitée avec suffisamment de précision, notamment en ce qui concerne les procédures et les délais pour son retrait, ainsi que les méthodes de notification de la Cour constitutionnelle.
La question de la relation entre le gouvernement et le parlement est également attendue pour révision, en particulier en ce qui concerne les délais de réponse aux questions orales et écrites, pour assurer l’absence de contradiction avec les dispositions du règlement intérieur.
Alors que le débat sur l’absentéisme continue de faire des vagues au sein du CPN, les groupes parlementaires prévoient de rencontrer le président Boughali dans les jours à venir. Cela afin de discuter de cette question controversée. Cette rencontre intervient après les remarques du président du Conseil, qui a déclaré que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, était très mécontent de l’absentéisme persistant des députés lors des sessions publiques.