Algérie – Le ministre algérien de l’Industrie et des Mines, Ferhat Ait Ali Braham; a accordé un entretien au site d’information russe Sputnik dans sa version arabophone; le 8 avril dernier, dans lequel il a exposé la situation générale qui prévaut dans notre pays; et les manœuvres de l’Etat à l’encontre de la propagation du Coronavirus.
Le membre du gouvernement a mis l’accent sur l’importance de trouver « les moyens d’exploiter cette crise et d’en tirer des enseignements; pour parvenir à un décollage efficace qui ouvre la voie à « l’autosuffisance ». Tout en évitant de « gaspiller les fonds publics au nom de l’investissement ».
Ferhat Aït Ali Braham a explicité, dans ce sens, au média en ligne, qu’il et un « libéral » convaincu; et que par là reconnaît très bien le poids de l’investissement, et de l’entrepreneuriat, mais; a-t-il prévenu « le libéralisme ne signifie pas justifier le gaspillage des fonds publics ».
Par ailleurs, et à propos du bilan épidémiologique « nous pouvons dire que la situation n’est pas aussi dramatique que certains la décrivent »; a jugé le haut responsable, constatant à l’occasion que le nombre des « cas contaminés est beaucoup plus faible que celui d’autres états viraux tels que la grippe saisonnière »; et a donc déduit que « nous pouvons dire que la situation est relativement maîtrisée; mais cela ne devrait pas inciter à l’immobilité et au manquement en matière de mesures préventives ».
Activité économique en plein confinement
« Il existe des raisons objectives et économiques qui ne permettent pas un confinement complet à toutes les régions du pays en même temps »; a affirmé le ministre. « A côté de celui de la santé, le secteur économique jouit de primauté. Ainsi, la plupart des produits de large consommation continuent à être disponibles »; a-t-il assuré.
« Le plus important maintenant est de préserver la petite classe ouvrière et d’assurer ses revenus, et l’État la parraine »; a souligné Ferhat Aït Ali selon lequel « Le plan gouvernemental d’avant la pandémie »; et qui s’inscrit dans le but de « relancer l’économie, optimiser la rentabilité des complexes privés et publics, et restructurer l’économie nationale »; sera repris et compensé après avoir vaincu le virus.
Les travailleurs non déclarés
« Le secteur parallèle peut vivre en dehors des cadres officiels et des cotisations sociales, mais en cas d’urgence; les travailleurs de ce secteur ne pourront pas faire face à la situation, malgré que beaucoup d’entre eux soient impressionnés par la taille de leurs revenus »; a expliqué Aït Ali en poursuivant que parmi eux « il y a ceux qui se sont, eux-mêmes; marginalisés, et il y a ceux qui ont été marginalisés par certains aventuriers qui n’ont pas déclaré leurs employés ».
« Nous ne punissons pas les travailleurs du secteur informel; mais le problème réside dans la façon de déterminer leur identité et leur situation avec précision. »; a déclaré le membre de l’exécutif avant d’estimer que c’est une chance « que notre société soit solidaire ».
Problématiques liées à l’importation
A la question relative à certaines usines qui se plaignent de ne pas pouvoir retirer certains matériaux importés en raison de l’absence de licences du ministère de la Santé; Aït-Ali Braham a répliqué en précisant que « la coordination interministérielle a lieu à tout moment et nous avons chargé tous les départements de faciliter les tâches de tous ceux qui sont confrontés à cette épidémie; mais en réalité il existe certaines licences pour les matériaux sensibles au niveau du ministère de la Santé; et qui ne peuvent pas être accordées avec tant de simplicité ».
« Le problème d’importation de quantités importantes de blé est lié au changement des habitudes de consommation des familles algériennes; qui sont passées du blé dur auparavant à du blé tendre actuellement. Il y a donc une pénurie de notre blé tendre, contrairement au blé dur que nous n’avons pas importé cette année »; a clarifié Ferhat Aït Ali.
« Notre terre est adaptée pour développer notre production de blé dur », néanmoins le projet précédemment entamé et visant à servir d’alternative à l’importation du blé tendre; en promouvant « la production de celui-ci dans le désert », sera relancée et se fera cette fois-ci « par la valeur ajoutée et non par le pillage des banques »; a promis le détenteur du portefeuille de l’Industrie.
Production nationale face au Coronavirus
« Les capacités humaines ainsi que les équipements dont nous disposons actuellement permettent la production de certains produits que nous importons »; et soulignant notamment « que nos capacités à couvrir une partie de la consommation locale de cuir, de chaussures et de vêtements sont présentes et peuvent limiter l’importation »; a-t-il informé.
« Les sociétés marginalisées et que nous avons sollicitées; se sont empressées avec leur équipement et leur ressources humaines à s’engager dans la production des fournitures dont nous avions besoin pour affronter la pandémie, et au cas où l’Algérie en aurait besoin; nous engagerions également les industries militaires dans l’effort national de lutte contre le Coronavirus ».
Au sujet d’un retard reproché à Saidal, le responsable a noté que cette dernière « est une société spécialisée dans la production de médicaments; et n’est pas spécialisée dans la production de gels stérilisants »; vers laquelle elle a été contrainte de basculer. « Nous ne pouvons pas exiger d’une institution qui produit des centaines de médicaments; de passer directement à la production de gels stérilisants avec toutes les matières premières nécessaires ».
Montage et industrie automobiles
Un nouveau cahier des charges, viendra pour encadrer une véritable industrie automobile, car jusqu’à présent; le cahier des charges existant ne permet pas la création d’une véritable industrie dans le domaine des voitures; mais fournit plutôt des avantages fiscaux, non mérités; aux importateurs.
Dans le nouveau texte, « nous n’imposons plus à un partenaire étranger un partenaire algérien s’il ne le souhaite pas. Nous imposerons par contre le taux d’incorporation initial, le premier jour du début des travaux; estimé à 30%, ainsi qu’une contribution initiale en capital à la valeur de l’investissement (30 %); et ne pas compter entièrement sur les banques algériennes, et cela vaut pour les industries électroménagers ».
Dans le même sillage le ministre a signalé que pour l’instant « Renault ne peut pas importer à son usine Oranaise; ses carrosseries soudées et revêtues; de la Russie ou d’autres pays, jusqu’à ce que le nouveau cahier des charges soit mis au point; et c’est ce que nous ferons une fois que les conditions, sur le plan sanitaire, s’amélioreront. », a conclu le ministre de l’Industrie.