Algérie – L’économie nationale se trouvait déjà en mauvaise posture au cours des derniers mois. La crise sanitaire engendrée par la pandémie du Coronavirus, n’a fait qu’empirer l’incertitude ambiante dans le pays. Smaïl Lalmas explique comment l’Algérie pourrait gérer cette double crise.
Dans un entretien accordé au journal électronique TSA, Smaïl Lalmas, expert et consultant en économie, s’est intéressé à l’impact économique au niveau mondial provoqué par la pandémie du Covid-19, frappant sur son passage, le tissu économique de l’Algérie, qui se trouvait être déjà fragile. Évidemment, même le moteur du commerce international n’a pas été épargné, l’économiste faisait allusion à la Chine.
L’économiste a remis en cause la quasi-dépendance de l’économie nationale aux recettes des hydrocarbures, puisque l’effondrement des cours du pétrole n’a fait qu’amplifier la pression exercée dessus depuis des mois. Selon lui, il est impératif de mettre en place des mesures draconiennes afin d’éviter la faillite des entreprises et prévenir le licenciement, ainsi que la baisse du pouvoir d’achat. Lalmas estime qu’il faut anticiper pour regagner la confiance en l’avenir.
« L’Algérie aurait dû anticiper l’après-pétrole depuis longtemps », a commenté l’expert. Il a souligné qu’il fallait diversifier les ressources économiques, dans le but de réduire la dépendance aux hydrocarbures, et assurer la croissance économique du pays. Concernant la déclaration du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, faite le 31 mars dernier, qui indiquait que « dorénavant les hydrocarbures ne représenteraient que 30% des recettes du pays », l’intervenant reste sceptique.
Selon lui, ce pari revient en période de crise et disparaît dès que les prix du pétrole grimpent. Cependant, à moins que l’État ne mette en place une stratégie adéquatement étudiée et mobilise tous les moyens nécessaires pour l’atteindre, l’orateur trouve que ce pari demeurera un simple discours. Lalmas regrette amèrement « la fuite des cerveaux », selon lui le pouvoir néglige « le potentiel humain considérable » dont dispose l’Algérie.
Relance économique en pleine crise sanitaire ?
Il faut savoir qu’en temps de guerre économique, courir vers ses profits est tout à fait normal. Pour sa part, Smaïl Lalmas, considère la production des équipements de protection médicale comme un point positif qui a su s’adapter à la crise sanitaire du Covid-19, reste à s’accommoder avec les contraintes de temps et de savoir-faire, afin d’endiguer la propagation effrénée de cette contagion. L’expert estime qu’il faudrait déjà penser à l’après crise du Coronavirus.
Mais selon lui l’interdiction des exportations des produits fabriqués en Algérie, par peur de pénurie sur le marché local risque de faire perdre le peu de crédibilité dont dispose le pays au milieu du peu de parts de marché qu’il a sur la place internationale. Accordé plus de facilitations aux entreprises exportatrices, pour développer leurs capacités de production, et réussir à satisfaire la demande intérieure, contribuera probablement a gardé les parts Algériennes du marché à l’international, a suggéré le consultant.
Concernant les répercussions de la double crise économique/sanitaire sur les entreprises privées, le gouvernement devrait anticiper un scénario anti-faillite qui garantie la survie des entreprises car le retour à la normale, risque de prendre du temps, a clarifié l’intervenant. Selon lui, le gouvernement pourrait commencer par reporter les impôts, préserver l’emploi, assouplir les sanctions bancaires face aux dettes et remédier au souci de la bureaucratie qu’impose l’administration Algérienne.