Algérie – Au moment de leur départ à partir de Paradis Plage à Oran en Algérie, les 7 Harragas à bord d’une embarcation de fortune étaient loin de se douter que l’enfer les attendait au large, selon ce que les rescapés racontent dans un témoignage (Vidéo). Voici leur histoire.
Tout a commencé jeudi dernier, 8 octobre 2020 à Oran dans l’ouest de l’Algérie, racontent les rescapés dans la vidéo de leur témoignage, quand les sept (7) jeunes Harragas algériens ont pris le large. Cela dans l’espoir d’accoster sur les côtes espagnoles de l’autre rive de la méditerranée. Les survivants livrent le récit macabre de la spirale infernale qui a pris la vie à leurs malheureux compagnons. Les dépouilles de ces derniers, emportées par les eaux, demeurent introuvables.
Ladite plage qui a vu le départ des Harragas vers d’autres rivages, est témoin cette fois-ci de la réunion des survivants avec les proches des disparus. La rencontre a été filmée par la chaine de télévision El Bilad TV. La diffusion du reportage, qui a documenté ce drame familial, est survenue hier 12 octobre. C’était un moment de recueillement et de réconfort mutuel.
À court d’essence, les Harragas sont retournés sur leurs talons. « On a plongé dans l’eau », se souvient l’un des revenants. « Dès cet instant, nous nous sommes séparés », ajoute-t-il au micro du média arabophone. « Quatre parmi nous ne savaient pas nager », précise-t-il par la suite. Un peu plus loin, le même témoin confie sa terreur dans le vif de l’action.
Tragédie des harragas : L’angoisse de la perdition
Il se rappelle alors : « Quelque chose me tirait vers le bas. Je ne faisais que prier : Ô Dieu fait que cette chose me lâche immédiatement ! ». Le jeune Harraga approuvé par la tournure effrayante des évènements relate encore : « Je voyais le Seigneur entre les yeux. La vision de ma mère aussi traversait mon esprit. Et tout un tas d’autres images ». Les familles des victimes englouties par la mer méditerranéenne, espèrent juste revoir leurs fils une dernière fois.
Le summum de leur espérance ne consiste donc qu’à offrir à leurs défunts des obsèques et un enterrement. Ils lancent, par la voix du frère de l’un des jeunes (âgé de seulement 21 ans) qui ont péri au large, un cri de détresse aux autorités. Ils ne demandent qu’à accomplir leur deuil. Toutefois, comment est-ce possible sans un ultime adieu ?
Les larmes des parents des Harragas algériens noyés se versent abondamment sur les sables chaudes de la plage oranaise, témoin du sinistre départ vers la perdition. Ces faits réveillent en fait « les démons » d’un effroyable phénomène. Celui-ci ne cesse en effet d’emporter la vie d’innombrables âmes algériennes. Beaucoup s’exaspèrent : Mais jusqu’à quand, en Algérie, le spectre de l’immigrations clandestine (la Harga) planera-t-il encore au-dessus des têtes de nos jeunes ?
https://www.facebook.com/elbilad/videos/366360481081174